Soamina pesait 39 kg au moment de sa mort
La scène pourrait même paraître comique, si les clichés de la victime n’étaient pas aussi insoutenables. Soamina pesait 39 kg au moment de sa mort. Retrouvée en état de « famine » et dans un coma profond par les secours, elle ne survivra pas et décèdera quelques semaines plus tard.
Le 17 juin 2014, les secours sont appelés au domicile de Florinne Dorimont, situé chemin Irfa à Saint-Pierre. Dans cette « maison de l’horreur », ils découvrent Soamina, inanimée et entourée d’excréments d’animaux. Les enquêteurs décrivent un logement dans un état de crasse absolue.
D’abord incriminée pour violences volontaires, l’avocat de Florinne Dorimont, Maître Frédéric Hoarau a réussi à faire requalifier les faits en « délaissement de personne incapable de se protéger suivi de mort ».
Une affaire sur fond de sorcellerie, d’emprise malveillante et de domination. « Est ce que Soamina avait la place pour exister à côté de vous? » s’interroge à juste titre le Président Michel Carrue, face au ton agressif et aux interventions intempestives de l’accusée.
La « Madame Desbassayns » du Sud nie avoir privé de nourriture sa victime. « Elle mangeait ce qu’elle voulait et beaucoup, parfois trop » déclare-t-elle. Lors des premiers interrogatoires, l’accusée avait déclaré que Soamina « avait maigri en une seule nuit ». Au final, elle reconnaît que la jeune femme « avait des problèmes » et qu’elle avait voulu l’emmener chez un médecin.
Privation venant de Florinne Dorimont ou anorexie mentale, la question est posée par la défense. « Quand j’ai appris sa mort, je ne voulais pas être responsable, même si je regrette de ne pas m’être occupée d’elle » a conclu Florinne Dorimont ce matin. Elle encourt vingt ans de réclusion criminelle.