« L’horticulture, un Savoir-faire, un Métier, une Passion ». C’est le thème retenu cette année par les organisateurs des Florilèges, au Tampon. Cette thématique est d’actualité puisque la filière horticole réunionnaise souffre de la concurrence des importations qui continuent à progresser. Les principales espèces de fleurs coupées et importées sont les roses et les anthuriums. La Chambre d’agriculture estime qu’il y a près de 6,6 millions de tiges importées chaque année à la Réunion et que les importations de fleurs ont augmenté de 14 %.
Cette concurrence existe aussi pour la production de plantes en pot, en particulier pour les orchidées en provenance d’Asie mais aussi de Hollande. Si parfois ces échanges sont nécessaires pour introduire des jeunes plants et le matériel végétal nécessaire à une exploitation horticole, des professionnels du secteur dénoncent aussi des ventes sauvages au bord des routes et une concurrence déloyale. Selon Germain Payet, horticulteur au Tampon, certains vendeurs importent des containers entiers d’orchidées.
Plus de fleurs provenant de l’extérieur que de fleurs produites localement
« Il y a toujours eu des échanges pour faire des croisements par exemple. Ce que nous dénonçons, ce sont des gens qui font rentrer des plantes et qui les déballent de leur carton directement devant le client, au moment de revendre les végétaux. Là ce n’est pas sérieux, il ne faut pas exagérer », s’insurge-t-il. De son point de vue, il y aurait plus de fleurs vendues à la Réunion et provenant de l’extérieur que de fleurs vendues et produites localement. « Si on râle, c’est surtout pour les importations en provenance d’Asie. Là-bas les plantes sont très bons marché. Elles arrivent par bateau, les coûts de transport sont très faibles. On ne peut pas lutter », regrette l’horticulteur.
A l’inverse, il n’existe pas vraiment de filière réunionnaise de fleurs à l’exportation. « C’est difficile. C’est assez embryonnaire. On se heurte au coût de production et au coût du fret« , explique Germain Payet qui semble pourtant convaincu qu’il y aurait des niches à développer dans ce domaine.
En attendant, le volume des importations et bien supérieur à celui des exportations. Même les organisateurs de Florilèges refusent de garantir que les exposants proposeront une production 100 % péi.
Pour éviter une désillusion, le plus sûr est d’engager la conversation avec les horticulteurs et demander si leurs fleurs viennent bien d’exploitations péi. Si ce n’est pas le cas, vous paierez peut-être votre orchidée moins chère mais sachez qu’elle aura voyagé plusieurs semaines dans le noir pour arriver jusqu’à vous. « Certaines plantes résistent mais elles souffrent beaucoup. Ce n’est pas d’une excellente qualité. Imaginez ce que ça peut donner après plusieurs semaines dans un container. Elle sera peut-être belle au moment de la floraison mais pour sa durabilité, c’est risqué », prévient l’horticulteur.