Alors que la campagne sucrière débutera le 15 juillet prochain dans le Sud de l’île, les planteurs sont inquiets.
Confrontés à une floraison précoce de plusieurs variétés de cannes, notamment la 584 et la R579, et à une recrudescence du ver blanc dans le Sud-Ouest du département, ils craignent des pertes.
Jean-Bernard Gonthier, le président de la Chambre d’agriculture de la Réunion, ne cache d’ailleurs pas son inquiétude. « Certaines cannes ont fleuri dès le moi de mai. Normalement, pour qu’une canne atteigne la floraison, il faut 10 ou 11 mois. Là, des cannes ont fleuri à leur septième ou huitième mois« , constate-t-il. « C’est surtout inquiétant pour les cannes qui seront coupées en fin de campagne. On va sûrement perdre en taux de sucre« , précise-t-il.
Risque de pertes financières
Autre crainte pour les planteurs relayée par le président de la Chambre d’agriculture, la prolifération du ver blanc. « Tout le Sud-Ouest de l’île est concerné » et des « pertes de tonnage et de taux de sucre » sont donc à prévoir. Jean-Bernard Gonthier préconise donc de remettre en place à grande échelle l’utilisation du bio-pesticide à base de champignon Beauveria, sous forme de « riz sporisé », afin de réguler l’espèce. « Mais pour cette année, cela risque d’être trop tard« , craint-il.
Entre la floraison précoce des cannes et la recrudescence du ver blanc, les planteurs craignent donc des pertes financières qui sont pour le moment « difficiles à chiffrer« , selon Jean-Bernard Gonthier. « Ce sont deux facteurs qu’on a du mal à maîtriser. Il peut y avoir une chute brutale du tonnage difficile à déterminer. On fera un point un ou deux mois après le début de la campagne sucrière« , conclut-il.