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Fleury-Mérogis: Deux surveillants se sont donné la mort en dix jours

Fleury est sous le choc. Le fameux centre pénitentiaire de région parisienne fait encore l’actu, tristement. Thibault Capelle, secrétaire local Force Ouvrière de Fleury-Mérogis, nous répond, la voix chevrotante. En dix jours, les agents pénitentiaires de Fleury ont subi coup sur coup la disparition brutale de deux de leurs collègues. « Nous avons appris la mort […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 23 mai 2018 à 21H48

Fleury est sous le choc. Le fameux centre pénitentiaire de région parisienne fait encore l’actu, tristement. Thibault Capelle, secrétaire local Force Ouvrière de Fleury-Mérogis, nous répond, la voix chevrotante.

En dix jours, les agents pénitentiaires de Fleury ont subi coup sur coup la disparition brutale de deux de leurs collègues. « Nous avons appris la mort d’Alexandre (le surveillant d’origine réunionnaise, ndlr) ce matin. Notre collègue Natacha s’est, elle, suicidée il y a dix jours », résume-t-il le funeste bilan. 

Et ce n’est pas faute d’avoir alerté leur hiérarchie. « Cela fait déjà un an que nous avons décrit la situation, comme quoi elle devenait de plus en plus critique. Et ça s’est nettement dégradé depuis janvier. Nous sommes la prison qui accueille le plus de personnes en lien avec le terrorisme et nous sommes confrontés à une dégradation de nos moyens d’exercer », affirme Thibault Capelle.

« Le personnel est totalement dégoûté, c’est ce qui ressort des échanges que nous avons. Le personnel n’a plus confiance en leur hiérarchie. Et là c’est un nouveau drame humain que nous vivons. J’espère sincèrement que l’administration nous a rien caché de la situation d’Alexandre sinon ça va repéter ! L’établissement peut basculer à tout moment », prévient le représentant syndical de Fleury.

« Si personne ne bouge… »

Le syndicat FO de Fleury va demander une enquête administrative. Une cellule psychologique a été mise en place pour soutenir le personnel. « Je parle sous réserve des investigations qui vont être menées mais, de ce que nous savons des éléments que l’on nous a accordés, Alexandre a été aspergé d’urine par un détenu. Et nous soupçonnons que le nécessaire n’a pas été fait pour son suivi ».  

« Il faut savoir qu’il y a beaucoup d’agressions à Fleury-Mérogis, un trafic de drogues record sur la structure et donc un public terroriste qui est très nombreux. En plus l’été approche et c’est toujours une période très agitée chez nous… », complète-t-il le décor d’une prison qui occupe régulièrement et tristement une place dans l’actualité. 

« J’ai déjà exprimé mon inquiétude auprès de l’administration locale ainsi qu’au ministère, rappelle-t-il, avant d’évoquer la sombre perspective : si personne ne bouge, des drames humains il va y en avoir. »

Alexandre, ce surveillant réunionnais qui a mis fin à ses jours ce mardi, avait pris son poste à Fleury en 2014 et était affecté au quartier disciplinaire depuis juillet 2016. Thibault Capelle et les collègues d’Alexandre doivent accueillir et soutenir le père du jeune Réunionnais qui doit arriver sur place ce jeudi.

 

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