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Fin de la gratuité de l’université envisagée par Macron: qu’en pensent les étudiants Réunionnais?

Emmanuel Macron a annoncé qu’il envisageait de supprimer la quasi-gratuité de l’université en France afin de mieux financer l’enseignement supérieur. Une mesure majeure et systémique qui serait effective en cas de réélection de l’actuel Président de la République. L’équipe de Zinfos 974 est allée à la rencontre des étudiants de l’Université de La Réunion, voici leurs réactions.

Ecrit par Maëva Huart – le samedi 29 janvier 2022 à 17H18

“On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants », a déclaré Emmanuel Macron le 14 janvier lors du discours de clôture du 50e anniversaire du congrès de la Conférence des présidents d’universités. Une phrase fortement critiquée par les étudiants, notamment sur les réseaux sociaux. 

Macron vise des universités plus « professionnalisantes »

Le président explique son choix par la perspective de créer des universités plus professionnalisantes et ambitionne de mieux classer l’enseignement supérieur français dans l’optique de rivaliser avec les universités étrangères. « Demain ce seront nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence », a-t-il notamment déclaré.

L’université ne se finance plus elle-même et connaît un taux d’échec trop important dès la première année : « seuls 50 % des étudiants se présentent aux examens », a-t-il contextualisé.

Un projet contesté par la population estudiantine réunionnaise

Une mesure estimée sélective et inégalitaire pour la majorité des étudiants que nous avons rencontrés sur le campus nord. 

Selon Tarik, étudiant en littérature, « le niveau intellectuel d’un étudiant ne se résume pas à son argent”. Adidja, quant à elle, trouve cette mesure “ridicule. On le voit bien aux Etats-Unis, ce système ne fonctionne pas, la précarité est encore plus élevée !”, s’exclame cette étudiante en Administration Economique et Sociale.

Ryan, étudiant en économie et gestion, n’est pas d’accord non plus. “Quitte à payer, je préfère passer des concours et me tourner vers les grandes écoles, que ce soit en métropole ou ici à La Réunion”, explique le jeune réunionnais.

Une mesure “remettant en cause les valeurs de La République”

Viriane affirme de son côté que l’éducation doit être accessible à tous. “L’égalité est une valeur qui est censée être l’une des plus fortes, donc ce serait une négation des valeurs de la République”, estime-t-elle.

Alan, étudiant en anthropologie, pense qu’ »il y a d’autres alternatives car les étudiants sont déjà en situation de précarité. Des étudiants ont fait la queue devant les Restos du cœur pendant la crise sanitaire, c’est inacceptable en France”, affirme le jeune homme.  

Les étudiants seront-ils prêts à payer si cela arrivait ? 

“Je n’ai pas les moyens de me payer 10 000 euros l’année donc non…”, complète Viriane, étudiante en Littérature.

“Je paierais comme n’importe quel étudiant qui aurait les moyens, mais je manifesterai peut-être mon mécontentement”, lance pour sa part Tarik.

Alan, lui, est catégorique, “Non je ne paierai pas mes études !” tout comme Adidja qui estime qu’elle “n’aurait pas les moyens de financer ses études supérieures si cela arrivait.”

Une réponse du gouvernement “méprisante” selon l’UNEF
 
Rodrigue, président de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) dit “ne pas comprendre ce projet”, tout simplement. 

Alors que la précarité étudiante existe depuis bien longtemps, et s’est accentuée dans le contexte de la crise sanitaire, la réponse du gouvernement est “méprisante” selon l’étudiant syndicaliste.

“Que vont faire les jeunes qui n’auront plus accès à l’Université ? Quelle réponse apporter à ces jeunes alors que le chômage est important à La Réunion et que la précarité est importante dans les Outre-mer ?”, s’interroge-t-il. 

“Macron veut faire une sélection sociale et réserver l’enseignement supérieur à une élite, assène le président de l’Unef. Pourquoi cette mesure, alors qu’à La Réunion, 63% des étudiants sont boursiers et la majorité d’entre eux sont à un échelon 6 ou 7.” 


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