Le dossier de la fin de l’exploitation des andains revient sur la table à partir de ce lundi. A 16H, la plateforme regroupant les professionnels du BTP, des transporteurs et de la filière agricole est reçue par l’élu régional Dominique Fournel et Nicolas Morbé, directeur général adjoint Chantiers Transports et Déplacements à la Région.
Les rencontres entre syndicats de la plateforme se sont multipliés ces derniers jours. Depuis l’invitation de la Région reçue vendredi, une première réunion des composantes de la plateforme s’est tenue vendredi soir et des rencontres ont eu lieu ce samedi pour convenir de la ligne commune à adopter devant la collectivité régionale.
« Il y a beaucoup d’enjeu autour de cette réunion », reconnaît Jean-Bernard Caroupaye. « On a tracé une feuille de route avec l’ensemble des syndicats. Aujourd’hui, ce qu’on peut voir c’est que l’Etat dit d’une manière, la Région d’une autre manière et le groupement dit à sa façon… Et quand on cherche la vérité, tout le monde se renvoie la balle », affirme le président de la FNTR. « Ce qu’on attend, c’est que tout le monde parle le même discours de vérité. Et on attend surtout un engagement écrit. »
Perte de visibilité avec l’enchaînement « andains puis carrière » qui prend du retard
Ce lundi à la Région, une délégation de 16 personnes va être reçue, avec des représentants de la CGTR, CFDT, FNTR, FDSEA, CGPER, les Jeunes Agriculteurs, UNOSTRA mais aussi la FTOI. « Si nous nous sommes réunis sur cette plateforme, c’est que tout le monde est concerné par ce problème. Les conséquences sur l’économie et le social seront catastrophiques. Le chantier de la NRL représente quasiment la moitié de l’activité globale du BTP à La Réunion depuis le début du chantier », précise Jean-Bernard Caroupaye.
« Après les blocs massifs et intermédiaires qui ont été extraits des champs, on vient nous dire qu’il n’y en a plus à extraire. Mais y en a encore ! Y en a assez pour éviter une crise sociale et faire un raccordement provisoire en attendant l’autorisation des carrières. Aujourd’hui, si l’extraction d’andains s’achève, vous avez des gens qui sont pris en otages. On leur avait donné une visibilité sur la totalité du chantier et là on arrête avant la fin. Ces professionnels ont acheté des équipements spéciaux. Pour répondre aux besoins du chantier, il fallait investir et c’est ce qu’on a fait. Là c’est comme si on nous disait : ‘on s’en fout des conséquences’. C’est la sonnette d’alarme que va tirer la plateforme lundi. Les ressources en roches massives et intermédiaires il y a en encore beaucoup dans les champs », insiste Jean Bernard Caroupaye.
Un autre opérateur économique du BTP nous livre ses impressions sur ce même ton alarmiste : « Nous avons perdu cette visibilité sur l’exploitation des andains. Il va y avoir d’énormes difficultés chez les professionnels qui avaient investi dans de nouvelles pelles, matériels, etc. Alors qu’ils avaient une perspective sur 5 ans, ils voient finalement que l’exploitation des andains va s’arrêter… Il y a un impact sur le BTP mais c’est aussi des centaines de salariés de plusieurs secteurs qui sont concernés. Les agriculteurs seront également pénalisés. Eux aussi ont une surface d’exploitation qui était en attente d’être optimisée. Si ça s’arrête brutalement, c’est un espace foncier supplémentaire qui ne pourra pas être valorisé pour l’agriculture. »
Le rendez-vous de lundi s’annonce déjà crucial, avant une éventuelle rencontre élargie avec les représentants du groupement NRL et des services de la DEAL.