L’arrestation de Ratko Mladic pour son rôle pendant la guerre inter-communautaire en Bosnie (1992-1995), met fin à plus de 15 ans de cavale pour celui qui présenté comme le bourreau des musulmans de Bosnie, décimés pendant un conflit inter-ethnique au milieu des années 90.
Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie accuse Ratko Mladic de génocide, de « complicité dans le génocide, de crimes contre l’humanité et de violation des lois ou coutumes de la guerre ».
Ratko Mladic est né le 12 mars 1942 dans la municipalité de Kalinovik, en République de Bosnie-Herzégovine. Après avoir étudié à l’école militaire de l’Armée populaire yougoslave à Belgrade, il a servi en tant qu’officier de carrière avant de rejoindre l’Armée de la République serbe de Bosnie-Herzégovine.
À partir de mai 1992, les forces serbes de Bosnie placées sous le commandement du général Ratko Mladic avaient pris le contrôle des municipalités situées sur le territoire de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, essentiellement au Nord-Ouest de la Bosnie et en Bosnie orientale.
Persécution des musulmans de Serbie
Dans ces municipalités, les forces serbes de Bosnie ont pris part à une campagne de persécution visant à chasser les populations non serbes de ces territoires. Des milliers de non-Serbes ont été expulsés ou transférés de force de ces municipalités. Parmi eux, beaucoup ont été tués ou emprisonnés dans des centres de détention, où ils ont été soumis à des mauvais traitements physiques et psychologiques et à des conditions de vie cruelles et inhumaines. Les habitations, les commerces, les lieux de culte et les biens des non-Serbes ont également été pillés, détruits et/ou confisqués.
Du 12 au 20 juillet 1995, ou vers cette date, des milliers d’hommes musulmans de Bosnie se sont rendus aux forces serbes de Bosnie placées sous la direction du général Ratko Mladic, ou ont été capturés par celles-ci. Plus de 7.000 prisonniers musulmans de Bosnie capturés aux environs de Srebrenica ont été exécutés sommairement du 13 juillet au 19 juillet 1995. D’autres meurtres ont été commis par la suite. Du 1er août au 1er novembre 1995, des unités placées sous le commandement du général Ratko Mladic ont entrepris de manière organisée et systématique de dissimuler les meurtres et les exécutions de Musulmans de Bosnie perpétrés à Srebrenica, en exhumant des charniers les corps des victimes pour les enterrer dans des lieux isolés.