Le Festival du Film de la Réunion bat son plein. Derrière le divertissement, les festivals qui ponctuent le calendrier culturel réunionnais (Zot movie, Festival international du film d’Afrique et des îles…) n’en sont pas moins soumis à un cahier des charges de plus en plus pointu par leurs financeurs publics.
« Le label « Réunion terre d’images, terre de tournages » impose déjà aux oeuvres audiovisuelles ou cinématographiques qui bénéficient de notre aide de favoriser l’économie locale », explique Vincent Payet, conseiller régional délégué aux TIC, à l’audiovisuel et au multimédia. « Mais pour 2013, la nouveauté vient du fait que cet impératif s’appliquera aux festivals », précise-t-il.
« La valorisation de la filière locale audiovisuelle et cinématographique » est la cible que souhaite atteindre le conseiller régional. L’échange d’expériences entre professionnels venus de métropole ou d’Europe avec les locaux deviendra la norme.
Pour en revenir à l’actualité du Festival du film, il estime que celui-ci permet déjà un « échange avec les partenaires locaux. Mais, moi, c’est sur l’aspect économique que je suis attentif. Pourquoi pas, par exemple, proposer des master class entre débutants locaux et professionnels après un tournage ? », espère-t-il mettre en place. Les idées se précisent en ce sens.
« Il faut savoir qu’à chaque demande de production de long métrage par exemple, c’est beaucoup d’argent qui est demandé. C’est bien sympa de faire venir toute une équipe à la Réunion mais s’il n’y a pas d’embauches locales et d’effet pour notre économie, cela ne sert à rien », poursuit-il.
Une évaluation de la politique régionale pour janvier
Concernant les oeuvres tournées localement qui seront diffusées en métropole voire plus loin, la Région étoffera son cahier des charges par rapport à ce qui se fait jusqu’à maintenant. « C’est bien de voir à l’image des décors de la Réunion mais l’idée sera de « dire » que ces décors sont de la Réunion », explique Vincent Payet. Bref, une promotion un peu plus poussée. Un concept de publicité indirecte par l’image dont la Région attend beaucoup et qui peut avoir des retombées tout aussi importantes que des campagnes pub payées à coût de centaines de milliers d’euros.
En 2012, la politique régionale a contribué à hauteur de 1,5 million d’euros dans le cinéma et l’audiovisuel. « Ce budget sera en légère hausse en 2013 », précise le conseiller régional. En période de restriction budgétaire, un autre rendez-vous marquera le début d’année 2013 avec la tenue d’un atelier qui aura pour mission d’évaluer l’impact des subventions régionales en la matière. Une première grande évaluation qui intervient après trois ans d’exercices pleins.