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Filière canne : Le gouvernement va-t-il fermer le robinet ?

Le gouvernement s’apprête-t-il à supprimer l’aide compensatoire de 38 millions d’euros par an, accordée aux planteurs de canne suite à la suppression des quotas européens ? C’est ce que craignent les députées Huguette Bello et Nadia Ramassamy. Le renouvellement de ce dispositif ne figurerait pas dans le document de travail du prochain projet de loi de finances. Interpellée à l’assemblée nationale hier par Huguette Bello, la ministre des Outre-mer botte en touche.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 19 juin 2019 à 18H00

« Je rappelle l’engagement de campagne du Président de la République Emmanuel Macron lors d’un déplacement à La Réunion le 25 mars 2017 à maintenir l’aide financière et à soutenir la filière », indique Nadia Ramassamy, députée et présidente de l’Intergroupe parlementaire des outre-mer, dans une lettre adressée au ministre de l’Agriculture.
 
Une piqûre de rappel lancée au gouvernement, alors que le doute plane sur la reconduction du dispositif d’aide compensatoire destiné aux planteurs de canne : 38 millions d’euros par an pendant trois ans, pour compenser les surcoûts de production, et ainsi maintenir la filière malgré la suppression des quotas européens en 2017.
 
« La non-reconduction de ce dispositif compensatoire aurait des conséquences néfastes alors que la filière canne-sucre participe au rayonnement culturel, économique et sociale des territoires ultramarins »,  alerte la députée LR, qui demande dans sa lettre au ministre de l’Agriculture de « bien vouloir rassurer les 7000 planteurs de canne réunionnais, guadeloupéens et martiniquais sur les engagements de l’État ».
 
Annick Girardin botte en touche
 
À l’origine de cette inquiétude, le document de travail du prochain projet de loi finance du gouvernement, sur le lequel ne figure pas l’aide compensatoire en question. À l’assemblée nationale hier, la députée Huguette Bello a pu poser directement la question à la ministre des Outre-mer :
 
« Personne ne comprendrait une décision unilatérale du gouvernement qui contreviendrait à la fois aux engagements de l’État, aux principes exposés par la France à Bruxelles et aux déclarations de soutien du candidat Macron à La Réunion en mars 2017. Personne n’accepterait une telle prise de risques aux conséquences sociales, économiques et environnementales incalculables. »
 
« Ma question est donc très simple et aussi très grave : l’aide compensatoire structurelle de 38 millions figurera-t-elle bien dans le projet de loi de finances pour 2020 ? », a-t-elle demandé à Annick Girardin.
 
Après être revenue sur les circonstances d’attribution de cette aide en 2017, Annick Girardin répond que le projet de loi de finances prévu pour 2020 est encore en préparation, et que la question du renouvellement de cette aide est au coeur des préoccupations du ministre de l’Agriculture et au coeur des siennes.
 
« Pourquoi ne répondez-vous pas? » demande alors Huguette Bello;
« Vous aurez une réponse très rapidement » répond la ministre des outre-mer avant de rendre le micro.
 
Le doute persiste donc et la menace sur la filière canne semble bien réelle, puisqu’à ce jour la ministre ne peut fournir ni garantie de maintien, ni annoncer clairement la fin de cette aide.
 
Il reste que sans elle, l’avenir de la filière canne à La Réunion s’annonce sombre.

 

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