
Saint Nicolas est presque inconnu à La Réunion. Pourtant la Saint Nicolas va être fêtée ce Samedi 6 Décembre dans le Nord et l‘Est de l’Europe de la Lorraine à la Scandinavie, de la Suisse à La Russie. Les écoliers auront un jour de congé et des cadeaux et de multiples carnavals et défilés animeront les rues des cités et des villages.
Le père Noël, devenu planétaire, n’est qu’un pâle avatar de Saint Nicolas d’apparition tardive. La fête des enfants avec ses cadeaux date du moyen âge . Ce sont les hollandais qui colonisant le nouveau Monde et créant New York, y importeront Santa Klaus. Les mules du Saint sont remplacées par les rennes et la fête se déplace à Noël. La fête se laïcise et devient surtout une fête commerciale comme tant d’autres.
Saint Nicolas fait partie de ma tradition familiale et je l’ai fêté depuis mon enfance. Plus récemment je me suis intéressé à sa légende et lui ai consacré plusieurs conférences dans la région. Son contenu, porteur de riches éléments symboliques s’y prête particulièrement.
Qui était donc Saint Nicolas ? Son nom en grec Nicolaos signifie la Victoire (Nikè) du peuple (Laïos) Il vécut au troisième siècle (270-326) dans la ville de Myra en Lycie dans le Sud de la Turquie actuelle. Historiquement, il se situe comme Sainte Catherine fêtée la semaine dernière, à une époque charnière ou l’Empire romain va devenir l’Empire byzantin et se christianisera. Sa légende biographique témoigne de ses qualités oblatives : encore jeune homme, il offre une bourse d’or, à un père qui poussé par la misère s’apprêtait à vendre ses trois filles à une maison de prostitution. Devenu ensuite prêtre puis évêque de Myra, il se distingue lors du concile de Nicée en défendant l’orthodoxie contre les hérésies. Il accomplit surtout des miracles innombrables : les victimes délivrées du mal, vont toujours par trois: trois officiers accusés injustement qu’il délivre de la décapitation en arrêtant le bras du bourreau.. Il sauve trois enfants du feu : ceux ci deviendront en France les figures de la célèbre chanson ou trois enfants s’en allant glaner aux champs seront tués et découpés mis au saloir comme pourceaux par un affreux boucher : Le Saint les ressuscite. ! Il sauve des marins en mer, des bébés menacés par un incendie. Il intervient en personne, en songe ou par sa seule invocation Il est vite élu Saint protecteur des enfants, des marins, des prostituées et d’innombrables corporations. Après sa mort ses reliques secrètent un Saint Myron, baume guérisseur. Ce sont les Vénitiens qui en raison de l’invasion turque transfèrent sa chasse à Bari en Calabre ou est édifiée une basilique (1036) devenue un lieu de pèlerinage. Un chevalier lorrain Aubert de Varangeville avait dérobé un annulaire (un doigt Mire) qu’il ramène en son pays : Saint Nicolas du Port à cote de Nancy va à son tour devenir un lieu de vénération.
Il devient avec Saint Georges et Sainte Marie Madeleine, l’une des figutes de sainteté les plus populaires d’Europe et sa vénération se conjugue avec cette période de l’année (l’hiver, la descente puis la montée de la lumière, l’Avent) avec des traditions antérieures : ses carnavals comportent toujours des mauvais esprits, Krankus et autres Stroschab qu’il va dominer et dont le père fouettard est la figure la plus connue. Leur noirceur ne tient pas à la couleur de leur peau mais surtout à leur caractère nocturne et infernal.
Il est surtout le protecteur des enfants et des enfants victimes. Pourquoi ici ne pas le fêter et l’associer au grand combat jamais clos contre la maltraitance infantile ? Pourquoi aussi, ne pas célébrer un mystère de Saint Nicolas. Le poète régionaliste Gabriel Vicaire, symboliste de la même école que Leconte de Lisle, a écrit un MIRACLE DE SAINT NICOLAS petite pièce délicieuse en vers finement ciselés qui reprend le thème des trois enfants. Le boucher dans ce poème vit en couple et ils se nomment Le Cagnard et La cagnarde (terme péjoratif venu de Chienne, synonyme de paresseux).
Pourquoi ne pas représenter ici cette pièce ou la transposer dans la réalité réunionnaise ? L’histoire historique de La Réunion avec ses champs de canne et ses forêts peut donner une riche matière à pétrir et à façonner.
Fêtons tous la Saint Nicolas !
ET QUE L’AN PROCHAIN LE 6 DECEMBRE SOIT UN JOUR FERIE ET DE FETE POUR LES ECOLIERS ET DANS LES ECOLES ( TANT PIS POUR LA REPUBLIQUE.. !
Le père Noël, devenu planétaire, n’est qu’un pâle avatar de Saint Nicolas d’apparition tardive. La fête des enfants avec ses cadeaux date du moyen âge . Ce sont les hollandais qui colonisant le nouveau Monde et créant New York, y importeront Santa Klaus. Les mules du Saint sont remplacées par les rennes et la fête se déplace à Noël. La fête se laïcise et devient surtout une fête commerciale comme tant d’autres.
Saint Nicolas fait partie de ma tradition familiale et je l’ai fêté depuis mon enfance. Plus récemment je me suis intéressé à sa légende et lui ai consacré plusieurs conférences dans la région. Son contenu, porteur de riches éléments symboliques s’y prête particulièrement.
Qui était donc Saint Nicolas ? Son nom en grec Nicolaos signifie la Victoire (Nikè) du peuple (Laïos) Il vécut au troisième siècle (270-326) dans la ville de Myra en Lycie dans le Sud de la Turquie actuelle. Historiquement, il se situe comme Sainte Catherine fêtée la semaine dernière, à une époque charnière ou l’Empire romain va devenir l’Empire byzantin et se christianisera. Sa légende biographique témoigne de ses qualités oblatives : encore jeune homme, il offre une bourse d’or, à un père qui poussé par la misère s’apprêtait à vendre ses trois filles à une maison de prostitution. Devenu ensuite prêtre puis évêque de Myra, il se distingue lors du concile de Nicée en défendant l’orthodoxie contre les hérésies. Il accomplit surtout des miracles innombrables : les victimes délivrées du mal, vont toujours par trois: trois officiers accusés injustement qu’il délivre de la décapitation en arrêtant le bras du bourreau.. Il sauve trois enfants du feu : ceux ci deviendront en France les figures de la célèbre chanson ou trois enfants s’en allant glaner aux champs seront tués et découpés mis au saloir comme pourceaux par un affreux boucher : Le Saint les ressuscite. ! Il sauve des marins en mer, des bébés menacés par un incendie. Il intervient en personne, en songe ou par sa seule invocation Il est vite élu Saint protecteur des enfants, des marins, des prostituées et d’innombrables corporations. Après sa mort ses reliques secrètent un Saint Myron, baume guérisseur. Ce sont les Vénitiens qui en raison de l’invasion turque transfèrent sa chasse à Bari en Calabre ou est édifiée une basilique (1036) devenue un lieu de pèlerinage. Un chevalier lorrain Aubert de Varangeville avait dérobé un annulaire (un doigt Mire) qu’il ramène en son pays : Saint Nicolas du Port à cote de Nancy va à son tour devenir un lieu de vénération.
Il devient avec Saint Georges et Sainte Marie Madeleine, l’une des figutes de sainteté les plus populaires d’Europe et sa vénération se conjugue avec cette période de l’année (l’hiver, la descente puis la montée de la lumière, l’Avent) avec des traditions antérieures : ses carnavals comportent toujours des mauvais esprits, Krankus et autres Stroschab qu’il va dominer et dont le père fouettard est la figure la plus connue. Leur noirceur ne tient pas à la couleur de leur peau mais surtout à leur caractère nocturne et infernal.
Il est surtout le protecteur des enfants et des enfants victimes. Pourquoi ici ne pas le fêter et l’associer au grand combat jamais clos contre la maltraitance infantile ? Pourquoi aussi, ne pas célébrer un mystère de Saint Nicolas. Le poète régionaliste Gabriel Vicaire, symboliste de la même école que Leconte de Lisle, a écrit un MIRACLE DE SAINT NICOLAS petite pièce délicieuse en vers finement ciselés qui reprend le thème des trois enfants. Le boucher dans ce poème vit en couple et ils se nomment Le Cagnard et La cagnarde (terme péjoratif venu de Chienne, synonyme de paresseux).
Pourquoi ne pas représenter ici cette pièce ou la transposer dans la réalité réunionnaise ? L’histoire historique de La Réunion avec ses champs de canne et ses forêts peut donner une riche matière à pétrir et à façonner.
Fêtons tous la Saint Nicolas !
ET QUE L’AN PROCHAIN LE 6 DECEMBRE SOIT UN JOUR FERIE ET DE FETE POUR LES ECOLIERS ET DANS LES ECOLES ( TANT PIS POUR LA REPUBLIQUE.. !