On pourrait croire, nous habitants de Sainte-Marie que notre commune a changé de devise, de « Par mer, par ciel, par terre, Sainte-Marie fleurira » elle serait passée à une version tronquée « du pain et des jeux pour le peuple ».
Toutefois, elle n’a gardé que « les jeux ». Car à Sainte-Marie depuis exactement un an, se succèdent concerts et divertissements en tous genres.
Chaque quartier a droit à sa fête, avec ses structures gonflables pour attirer les plus jeunes et ses concerts invitant des artistes de choix. Artistes, qui bien souvent, se retrouvent à jouer devant 50 personnes au maximum, les habitants n’ayant point l’habitude d’avoir une quelconque animation dans leur quartier. On ne change pas 24 ans d’inertie en matière de politique culturelle du jour au lendemain !
Et voilà que cette année 2013 voit le grand retour de la fête patronale de Sainte-Marie. Fête que tant de sainte-mariens, les plus anciens notamment, avaient connue. Cela faisait belle lurette que cette fête, fort appréciée au demeurant, n’avait plus lieu, pour des raisons de sécurité nous disait-on ! Problème d’insécurité qui illustrait surtout l’incompétence et le manque d’intérêt des élus de la majorité pour cette fête.
Mais bon voilà c’est reparti, avec bien sûr des artistes de renom et surtout un feu d’artifices ! Affiches et spots radios pour communiquer sur l’évènement, car en soi c’est surtout la communication qui est importante ! Elle donne l’impression que Sainte-Marie est une ville dynamique.
Certains pourraient penser que cela procède d’une politique culturelle réfléchie, long- termiste. Mais adopter une telle politique au bout de 23 ans de mandat et à seulement un an des prochaines municipales, laisse perplexe. Adopter une telle politique quand on est la commune la plus endettée de La Réunion, est tout simplement irresponsable.
« Des jeux pour le peuple », les empereurs romains, qui ont abusé de cette stratégie, savaient pertinemment qu’ainsi, ils éloignaient les citoyens des vrais problèmes de gouvernance. Divertir pour empêcher de réfléchir.
Un pouvoir politique qui se laisse tenter par cette stratégie, souhaite ni plus ni moins que manipuler sa population. Cela s’appelle du populisme.
Céline SITOUZE
Conseillère municipale d’opposition.