Elie Sémoun, Sonia Rolland, Zinedine Soualem, Déborah François… Nous sommes allés à la rencontre des stars qui constituent le jury de cette 10e édition du Festival de Film de La Réunion dédié aux premiers et seconds films de jeunes réalisateurs. Tous sont d’accord : un bon film doit avoir de l’émotion et le spectateur doit ressortir de la salle de cinéma avec un goût dans la bouche… Chacun apportera ses expériences personnelles dans le 7e art pour trouver le meilleur film de cette édition 2014.
« Il y en a plein que je voulais voir, s’exclame Sonia Rolland, ancienne Miss France, actrice et réalisatrice. Un premier film donne la température d’un cinéma à venir. Les jeunes réalisateurs montent avec beaucoup de difficulté mais proposent une grande diversité ». Elle affirme aussi qu’un premier et même un deuxième film peut faire « très peur ». Sonia Rolland parle en connaissance de cause : elle a réalisé un premier documentaire sur son pays d’origine, le Rwanda. « Le Rwanda : Du chaos au miracle » montre l’évolution du pays qui a connu un génocide dans les années 90 et la perte de milliers de personnes « mais qui a su jouer la carte de la réconciliation et remettre le pays à la base de tout« . Un documentaire qui sera diffusé très prochainement sur France O et TV 5 et un projet qui lui a donné une confiance qu’elle n’avait pas avant.
Pour Déborah François, jeune actrice belge de 27 ans, le moment n’est pas encore venu de réaliser son propre film, même si elle est une adepte des festivals. « J’arrive sans à priori. Je n’ai même pas regardé les thèmes des films car on peut se faire une idée fausse avant même de les avoir vus », explique-t-elle. Selon elle, l’émotion est l’élément le plus important à prendre en compte avant de pouvoir décortiquer les détails du film. « Il faut que le film ait laissé un certain arrière goût », ajoute-t-elle.
« Ils ont déjà été sélectionnés, ce qui est déjà beaucoup et un grand bonheur pour ces réalisateurs »
L’émotion et le côté touchant sont aussi à privilégier pour Zinedine Soualem, acteur. « Si on remarque les choses techniques du film, c’est mauvais signe. Il faut sentir quelque chose. Moi je juge avec le cœur plutôt qu’avec la tête ». Un point important qu’il essaye de garder en tête pour sa première réalisation en cours de relecture par ses amis Dany Boon et Claude Lelouch.
L’émotion mais aussi la sincérité, pour Marianne Denicourt, actrice et réalisatrice. Elle est enthousiaste à l’idée de voir les films car « ils ont déjà été sélectionnés, ce qui est déjà beaucoup et un grand bonheur pour ces réalisateurs ».
Quant à Elie Semoun, acteur et comique venu plusieurs fois pour ses spectacles à La Réunion, le thème du racisme – qu’il pense retrouver dans « Qu’Allah bénisse la France » – lui tient à cœur. « C’est un problème de société en France, explique-t-il. Elle est malade de l’intégrisme et a peur économiquement, religieusement… » Il dit avoir « envie d’en parler »; chose qu’il fera lors de son prochain spectacle « A partager », à Paris, le mois prochain. « Je pense qu’il faut rire des choses graves et profondes », termine-t-il. Une profondeur qu’il espère retrouver dans la sélection du festival.
Déborah François sur la réalisation d’un film:
Zinedine Soualem et Déborah François
Zinedine Soualem sur « le Réunionnais »:
Sonia Rolland sur la pression d’un premier film:
Elie Semoun sur le racisme:
