Lors de son discours sur la scène du Palais des festivals, Justine Triet s’en est prise au gouvernement. Elle lui reproche notamment la gestion de la réforme des retraites, «
niée et réprimée de façon choquante ». La réponse cinglante du ministère de la culture n’a pas tardé :
« Heureuse de voir la Palme d’or décernée à Justine Triet, la 10e pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a twitté Rima Abdul Malak, la ministre.
Lors de la cérémonie de clôture, le jury présidé par Ruben Ostlund a attribué sept prix. Le Grand prix va à « The zone of interest » de Jonathan Glazer qui narre la vie quotidienne et familiale de Rudolf Hoss, commandant d’Auschwitz à quelques mètres du camp. L’interprétation féminine a été attribuée à Merve Dizdar qui joue dans « Les herbes sèches » du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or en 2014.
Employé des toilettes publiques à Tokyo, Koji Yakusho obtient le prix d’interprétation masculine dans le film « Perfect days », ode à la poésie du quotidien réalisé par Wim Wenders. Le prix de la mise en scène va à Tran Anh Hung avec « La passion de Dodin Bouffant » interprété par le duo français composé de Benoit Magimel et Juliette Binoche, de longues séquences de cuisine par une cuisinière hors pair, éprise de liberté et courtisée par son employeur.
Le prix du scénario est attribué à Yuji Sakamoto pour « Monster » de Horokazu Kore-eda, l’histoire de deux garçons amoureux qui font l’école buissonnière. Prix du jury pour « Les feuilles mortes » d’Aki Kaurismaki qui évoque la naissance de l’amour entre deux êtres esseulés, le tout avec beaucoup d’humour rapporte la presse spécialisée.