Le maire de Saint-Philippe, ville qui accueille depuis maintenant 7 ans le Festival Même Pas Peur dédié à la liberté cinématographique s’exprime suite à la polémique entourant la publication de l’affiche annonçant la 8ème édition du festival. Une « polémique regrettable menée de façon véhémente par le Président du CRAN qui accuse et condamne cette affiche comme définitivement raciste », dénonce Olivier Rivière dans un communiqué. Le maire indique par ailleurs que la ville continuera « officiellement à utiliser l’affiche originale, si injustement stigmatisée ».
Voici le communiqué complet :
« La Directrice du Festival, Aurélia Mengin, a eu l’occasion à plusieurs reprises de s’expliquer sur son oeuvre, ses motivations qui se trouvent être à l’opposé des intentions racistes qu’on veut lui prêter! Mais, par souci d’apaisement, elle a choisie de retirer son affiche. Malgré cela, le Président du CRAN continue de plus belle en qualifiant le festival, de festival du film raciste et en interpellant les différents partenaires afin d’aboutir au « boycottage » du festival. Je suis indigné par ces agissements et ces propos qui sont l’expression de l’ignorance et de l’intolérance. Si certains ont manifestement du mal à distinguer les racistes des non-racistes, la création artistique de l’incitation à la haine raciale, pour ma part je sais encore reconnaître une injustice quand j’en vois une.
Les méthodes employées pour faire pression sur la Directrice du Festival sont indignes, je les dénonce avec fermeté tant elles desservent la cause que le CRAN est censée défendre. Mon devoir d’élu, de citoyen, est de m’opposer et de combattre la censure, l’extrémisme sous toutes ses formes.
C’est la raison pour laquelle, je vous informe que la ville qui accueille le Festival continuera officiellement à utiliser l’affiche originale, si injustement stigmatisée. Loin de moi l’idée d’opposer, de confronter, car nous ne serions plus alors dans l’esprit du festival qui est une ouverture sur les richesses de la diversité. J’invite les responsables du CRAN à un dialogue apaisé afin d’éviter les réactions primaires qui freinent la réflexion pourtant nécessaire à cet exercice délicat et noble qui est de combattre et de condamner les actes racistes.
Une bonne fois pour toute, la culture n’a pas de couleur ! »