[8 mars 2017 : Journée Internationale des Femmes] Elle a eu une double vie. D’abord elle se destinait au management, au commerce. Pour cela, elle a mené de brillantes études à l’école supérieure de commerce à Rouen et a travaillé dans l’organisation des affaires. "Il y a 21 ans, j’ai pris la décision de devenir avocate et de défendre la cause des autres", indique Françoise Boyer. En réponse à la remarque d’être la fille de, ou la femme de, elle réagit "je ne suis pas que cela !".
Les dossiers des prévenus, les plaidoiries au tribunal, Françoise Boyer les travaille : consciencieusement, méthodiquement tout comme les choix des mots pour répondre aux questions de Zinfos. Malgré l’accumulation des drames et autres faits-divers auxquels elle doit faire face au quotidien, l’avocate reste lucide : "chaque procès reste pour le justiciable un accident de la vie, lourd de conséquences avec énormément de dégâts collatéraux, l’exercice de ce métier demande, en permanence, de faire preuve d’humanité".
Françoise Boyer éprouve une pleine satisfaction lorsqu’elle voit d’autres femmes s’impliquer notamment dans le milieu judiciaire. "La profession se féminise, dit-t-elle. Notre sensibilité et notre compassion sont nécessaires dans cet environnement difficile…"
De même, elle constate que "les femmes osent de plus en plus dénoncer, mettre en accusation leurs bourreaux : chose qui était rare auparavant. Malgré les problèmes qu’elles vont rencontrer : financiers, affectifs (divorce) etc, les femmes refusent de plus en plus d’être soumises. Et c’est tant mieux.
Toujours en réponse aux violences domestiques, l’avocate, à la lumière de nombreux procès, regrette qu'"à La Réunion comme partout ailleurs le dialogue fait très souvent défaut dans le couple, alors la situation explose".
Françoise Boyer est sensibilisée à ces situations souvent dramatiques. Elle est convaincue que la solution judiciaire n’est pas toujours adaptée.
C’est pourquoi elle a été amenée à se former et à décrocher un diplôme universitaire de médiation : cet outil propose "des lieux d’écoute, de dialogue", et contribue à apporter l’apaisement dans la relation. "La médiation respecte les ressentis humains. Bon nombre de litiges peuvent être réglés à l’amiable", poursuit-elle, "alors que les procédures judiciaires sont longues, coûteuses, et entretiennent le conflit."
Pour commenter la citation de Simone de Beauvoir*; elle fait référence au philosophe Henri Cohen Solal pour sa pratique constante du dialogue. Françoise Boyer poursuit : "au-delà des droits des femmes, il faut donner "la parole" ; on ne règle pas la violence par la violence. Quel que soit le conflit : guerres, discordes, invasions, polémiques ou querelles de couple : seul le dialogue peut apaiser les parties, il faut savoir rester dans l’ouverture à l’autre, la colère n’a jamais résolu les choses.
Il y a une femme que Françoise Boyer aurait aimé rencontrer : Simone De Beauvoir pour son écriture philosophique et féministe. Femme engagée elle a mené des combats avec une avocate de renom : Gisèle Halimi et une autre philosophe : Elisabeth Badinter.
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* "N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant". Simone de Beauvoir
A LIRE AUSSI :
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Françoise Boyer éprouve une pleine satisfaction lorsqu’elle voit d’autres femmes s’impliquer notamment dans le milieu judiciaire. "La profession se féminise, dit-t-elle. Notre sensibilité et notre compassion sont nécessaires dans cet environnement difficile…"
De même, elle constate que "les femmes osent de plus en plus dénoncer, mettre en accusation leurs bourreaux : chose qui était rare auparavant. Malgré les problèmes qu’elles vont rencontrer : financiers, affectifs (divorce) etc, les femmes refusent de plus en plus d’être soumises. Et c’est tant mieux.
Toujours en réponse aux violences domestiques, l’avocate, à la lumière de nombreux procès, regrette qu'"à La Réunion comme partout ailleurs le dialogue fait très souvent défaut dans le couple, alors la situation explose".
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C’est pourquoi elle a été amenée à se former et à décrocher un diplôme universitaire de médiation : cet outil propose "des lieux d’écoute, de dialogue", et contribue à apporter l’apaisement dans la relation. "La médiation respecte les ressentis humains. Bon nombre de litiges peuvent être réglés à l’amiable", poursuit-elle, "alors que les procédures judiciaires sont longues, coûteuses, et entretiennent le conflit."
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