Depuis l’annonce un peu après 8h de la décision du préfet de ne pas passer en alerte rouge, les réactions des Réunionnais ne cessent de pleuvoir, que ce soit sur les radios, sur les réseaux sociaux ou dans les commentaires des sites d’information.
Il est vrai qu’il est difficilement compréhensible de recommander aux habitants du Sud de l’ile de rester chez eux, tout en refusant de déclencher l’alerte rouge.
On les place alors face à un dilemme : ou je prends la route pour aller travailler et je risque ma vie, ou je reste chez moi en sécurité comme me le conseille le préfet mais je perds une journée de travail.
Et pour la majorité des salariés qui touchent le SMIC, la réponse s’impose comme une évidence : ils ne peuvent se payer le luxe de perdre les 53€ net que représentent une journée de travail.
Pour autant, le préfet pouvait-il faire autrement?
Un préfet, qu’on le veuille ou non, est lui aussi tenu de respecter un certain nombre de règles. Même si c’est difficile à comprendre pour le Saint-Pierrois ou le Tamponnais qui doit affronter des pluies diluviennes, une alerte rouge est essentiellement liée à une menace de vents cycloniques. Et pas aux fortes pluies.
Au vu des vents qui touchent actuellement l’ile, l’alerte rouge ne se justifiait donc pas.
Autre donnée à prendre en compte : l’alerte rouge est un système départemental et ne peut être morcelé. Autrement dit, il est impossible de mettre en place une interdiction de circuler uniquement dans le sud, tandis que le reste de l’ile resterait en alerte orange.
Dans un tel système, comment feraient les forces de l’ordre pour le faire respecter? Où placer la frontière? Comment faire avec tous ces automobilistes qui habitent dans le Sud et qui viennent travailler dans le Nord? Ou inversement. Faudrait-il mettre des barrages sur la route des Tamarins?
Par ailleurs, les mêmes qui critiquent sur les radios la décision du préfet de ne pas avoir déclenché l’alerte rouge lui reprocheraient de l’avoir fait alors qu’à Saint-Denis il fait un temps quasi normal.
On le voit bien, c’est impossible.
Quelle solution alors?
Peut-être profiter des Assises du risque qui doivent se tenir en juin, ou celles des Outre-mer pour proposer une sorte d' »alerte rouge pluie » qui prévoirait une interdiction de circuler sur l’ensemble du territoire en cas de fortes précipitations.
Certains y pensent déjà du côté de la préfecture…