Faire pharmacie ou dentaire à La Réunion : autant se tirer une balle dans le pied
Les étudiants Réunionnais font les frais de la nouvelle réforme des études de santé. Si cette dernière doit permettre de diversifier les profils des futurs médecins, elle est très critiquée d'autant plus que les places déjà très chères avant ces changements sont réduites aujourd'hui à peau de chagrin.
Ecrit par zinfos974 – le samedi 05 juin 2021 à 09H53
La nouvelle réforme des études de médecine laisse un goût plus qu’amer aux étudiants qui viennent de passer une année très difficile entre la préparation de leur concours et les aléas dus au COVID-19. Certains n’ont d’ailleurs eu aucun cours en présentiel.
Mais ce n’est rien comparé aux incertitudes qui planent au dessus de leur tête concernant le nombre de places qui seront attribuées dans leur filière: médecine, dentaire, pharmacie, maïeutique et kiné.
Leurs parents réunis en collectif ne cachent pas leur colère et leur déception quant à la façon dont cette année universitaire a été gérée par l’UFR santé. « Si nos enfants avaient été conscients du peu de places ouvertes, il n’aurait pas fait ce choix d’études « , témoignent plusieurs familles.
Et notamment pour les étudiants en filière pharmacie et dentaire (odontologie).
Pour la première, sur 87 inscrits seulement 3 pourront avoir accès à la 2ème année. Pour la seconde, sur 105 étudiants, seuls 2 pourront poursuivre. Autant se tirer une balle dans le pied surtout quand on sait à quel point le programme à ingurgiter est immense.
Supprimer certaines filières
Les parents des pharma et des dentaires en sont venus à se demander s’il ne vaudrait pas mieux que ces deux filières soient définitivement supprimées à La Réunion. Car pour l’instant, les étudiants ne peuvent prétendre à suivre leurs cours en métropole puisque le programme existe sur l’île.
Le collectif se sent abandonné par l’Université. Face à leurs inquiétudes et leurs questions au sujet des évolutions du fonctionnement des filières au cours de l’année la doyenne par intérim, Bérénice Doray, aurait signifié une fin de non-recevoir. « On nous a dit de contacter nous-mêmes les facultés en métropole qui pourraient proposer des places. On y a consacré du temps avant d’entendre qu’il ne fallait surtout rien faire » raconte un parent excédé.
Tout et son contraire
Le collectif a fait une sommation interpellative auprès de l’UFR santé. Sans succès pour l’instant.
« On veut des solutions avant les résultats le 16 juin, tempête le collectif. L’insécurité psychologique que vive nos enfants est inacceptable ».
La nouvelle réforme des études de santé prévoit la suppression du numerus clausus par le numerus apartus (nombre de places ouvertes) pour l’admission en deuxième année. Elle prévoit aussi la suppression de PACES et la création d’un nouveau système PASS/LASS – Parcours d’Accès Santé Spécifique)/(Licence Accès Santé – qui diversifie les voies d’accès, permettant notamment aux étudiants de filières « non médecine » (LAS) de prétendre à un accès parallèle. Enfin, avec cette réforme, il n’y aura plus de redoublement de la première année.
Cependant, pour cette année 2021, en plus des 3 catégories – les premières années PASS, les premières années LAS, les autres étudiants de 2eme et 3ème année LAS) – subsistent les redoublants de l’ancien système de la PACES. Tous ces paramètres réunis font de l’année 2021 une année transitoire plus que problématique.
[Le collectif de parents avait pris contact avec la Région en mars dernier]urlblank:https://www.zinfos974.com/Didier-Robert-defend-l-equite-pour-les-etudiants-reunionnais_a168985.html afin qu’elle appuie leur demande d’augmentation du nombre de places. Il avait obtenu une place supplémentaire en kiné, 65 places en médecine primo et doublant confondus, 3 en maïeutique. Rien en dentaire ni en pharma…