Issu d’une famille de 5 frères et sœurs, Antoine Franco vit aujourd’hui un « drame qui peut arriver à n’importe qui« , la perte de l’un de ses proches. Son frère, âgé de 60 ans, s’est suicidé à Bordeaux, son lieu d’habitation. « C’est un drame dans une famille. On se sent coupable, on se demande si on n’aurait pas pu faire quelque chose« , ajoutant, amer, « si je n’étais pas si loin…« .
Après avoir repris ses esprits, Antoine Franco explique quelle a été sa première volonté : Retrouver ses proches pour faire le deuil. C’est là « qu’on réalise qu’on est ghettoïsé« , reproche-t-il. Sur Air Austral, pas de billet disponible avant 72 heures, sur Air France c’est à Paris que l’appel est pris en compte, pas de place jusqu’à demain. Il en est de même sur Corsair.
En tant que porte-parole du collectif Coll’Air, Antoine Franco, interpelle aussitôt les directeurs des compagnies aériennes. Humainement touchés, ils ont tenté de l’aider, en vain : « si une place se libère, je vous tiens au courant« , « l’avion est complet, mais nous allons essayer de voir« …
Finalement, Antoine Franco ne se rendra pas dans la commune de Mérignac, près de Bordeaux, pour les obsèques de son frère. En 2005, ce dernier avait déjà vécu ce problème lors du décès de sa mère. Il ne s’était pas rendu en métropole par manque de moyens, le billet le plus intéressant qu’il avait trouvé coûtait 2200 euros.
Aujourd’hui, plus que jamais, Antoine Franco est remonté et souhaite se battre pour lui, mais aussi pour tous les Réunionnais qui se retrouvent dans une situation similaire. « Les compagnies aériennes doivent s’entendre pour mettre en place une cellule capable de prendre en charge ce type de dossier« , conclut-il en espérant être notamment entendu du Département.