En ces temps de crise, l’homme se démarque autant par son égoïsme que par ses élans de solidarité. Après la razzia dans les supermarchés, et les cambriolages de centres médicaux, voici une initiative spontanée qui redonne foi en l’humanité.
Voilà qu’une cinquantaine de Réunionnais s’organisent sur Facebook depuis 24 heures pour tenter de fabriquer du matériel médical à l’aide d’imprimantes 3D, pour aider les personnels soignants, les malades, et le public face à la menace grandissante du coronavirus.
C’est Greg qui a lancé l’idée, après être tombé sur le projet open source « Ventilaid » sur internet: un prototype de respirateur développé librement par des ingénieurs et designers en Pologne. Tout le monde peut contribuer au projet ou utiliser les avancées déjà réalisées par ses fondateurs.
« Fabriquer un respirateur fiable et utilisable dans les hôpitaux à partir d’une imprimante 3D reste encore très compliqué. La liste des contre-indications est trop importante et ce sont des machines à la technologie poussée » précise Greg, « le modèle susceptible d’être produit dans un futur plus ou moins proche correspond à un modèle des années 80, mais qui reste efficace dans certains cas ».
Stephane est un des administrateurs du groupe Facebook [« Les imprimeurs 3D solidaires du 974 »]urlblank:https://www.facebook.com/groups/418207415706950/ qui prête main-forte à Greg pour organiser les bénévoles et définir les projets réalisables.
Ainsi des groupes travaillent déjà sur un modèle de visières, de pièces pour des masques à oxygène, et sur ces fameux respirateurs.
Certains ont fait part de leur souhait d’aider financièrement le projet, ou encore de prêter des locaux si nécessaire. La solidarité est au rendez-vous.
Il ne manque que l’aval des autorités sanitaires
« Pour l’heure, nous avons commencé à parler de ces projets avec des amis qui travaillent dans le milieu médical. Mais il nous faudrait pouvoir nous entretenir avec les autorités sanitaires ou le centre hospitalier, afin de connaître les besoins, et savoir ce qu’on peut faire », explique Greg.
Car l’efficacité de ces prototypes doit encore être testée, et pouvoir produire en quantité suffisante, demande de la préparation.
« Il nous faudrait une ligne officielle, un responsable qualité ou quelqu’un qui connaît exactement les procédures et qui pourrait nous orienter et évaluer ce qu’on fait. »
Avec des instructions claires sur ce qui est faisable, combien il en faudrait, et à qui les distribuer, la belle équipe pourrait bien faire la différence lorsque l’épidémie de coronavirus atteindra son pic sur notre île.