Le ministre de l’Education, Luc Chatel, a annoncé ce mardi sur RMC qu’« environ 1.500 classes » seraient fermées dans le primaire à la prochaine rentrée, confirmant du coup le présage du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire établi la semaine dernière.
Pour légitimer son action, Luc Chatel a ajouté qu’il y aurait 25 élèves par classe en maternelle (contre 27 dans les années 90) et 22 dans le primaire (23) à la rentrée, assurant qu’il y avait « plus de professeurs et moins d’élèves » qu’il y a 15 ans : « 245 000 classes de premier degré à la rentrée, c’est sensiblement le même chiffre qu’il y a quatre ou cinq ans », a affirmé le ministre de l’Education.
« Une logique démographique qui peut se comprendre dans certains départements métropolitains mais pas à la Réunion », s’exclame Christian Picard, secrétaire départemental de la FSU.
« Des collèges et des lycées sortent de terre chaque année dans l’île », ce qui marque selon lui la véritable différence avec ce qui peut se produire en métropole. « L’éducation n’est plus la priorité de ce gouvernement », ajoute-t-il, dépité.
« Le recteur suit les ordres »
Preuve de cette aberration, le syndicaliste et par ailleurs parent d’élèves pense que la situation n’est pas comparable à celle qui prévalait dans les années 90. « Il y a 15 ans, les élèves et les professeurs n’étaient pas les mêmes. L’instituteur est devenu désormais à la fois un psychologue, un assistant social, voir un médecin scolaire ». Bref, de quoi faire émerger l’idée que selon lui cette suppression de classes, pour ne pas dire non renouvellement de départs en retraite, pénalisera à coup sûr les élèves des familles déjà en difficulté.
Quant à la prise en compte de la spécificité démographique locale, Christian Picard pointe du doigt la non réactivité sur ce dossier de Mostafa Fourar. « Le recteur suit la feuille de route du gouvernement. Il n’est qu’un administratif qui suit les ordres. Quelle trace va-t-il laisser de son passage dans l’académie ? », questionne-t-il ironiquement.
« L’élève réunionnais est sacrifié », selon lui. « Ce gouvernement n’a pas compris que l’Education nationale constitue l’un des piliers de notre société, bien au-delà des clivages politiques. Il suffit de voir comment les parents se battent pour placer leur enfant dans les écoles privés… », affirme-t-il amèrement.
A la Réunion, la carte scolaire proposée par le ministre de l’Education nationale prévoit 36 suppressions de classes à la rentrée 2011-2012.