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FSU : « Devenir enseignant : formez vous, mais à vos frais ! »

Certains stagiaires ont appris après leur prise de fonction qu'ils devaient s'acquitter d'une somme de 590 euros pour financer leur formation à l’École Supérieure du Professorat et de l'Enseignement., faute de quoi ils pouvaient perdre le bénéfice de la réussite à la première partie du concours voire même leur contrat de travail. Pour la FSU, cette situation est profondément injuste. Nous publions une tribune de Marie-Hélène Dor, la secrétaire départementale de la FSU, dans son intégralité.

Ecrit par – le lundi 11 novembre 2013 à 17H57

« Les nouvelles modalités de formation des enseignants ont ouvert la possibilité aux étudiants admissibles  au concours de juin 2013 d’effectuer des heures d’enseignement avant de passer l’épreuve finale d’admission en juin 2014. Ils disposent pour ce faire d’un contrat avec le Rectorat rémunéré 854 euros bruts mensuels et doivent en parallèle suivre une formation à l’École Supérieure du Professorat et de l’Enseignement.

Les admissibles déjà titulaires du Master 2 sont quant à eux dispensés des enseignements disciplinaires à l’ESPE mais « bénéficient » selon les termes mêmes du ministère d’une formation préparant l’entrée dans le métier et l’épreuve d’admission.
Pour la FSU là où se situe l’escroquerie c’est que ces collègues n’ont à aucun moment été avertis qu’on exigerait d’eux, à la Réunion en tout cas, qu’ils financent eux-mêmes cette formation obligatoire pour un montant imposé de 590 euros faute de quoi ils pourraient perdre le bénéfice de leur admissibilité et même voir leur contrat de travail annulé !

La formation aux métiers de l’enseignement est une nécessité et la FSU a toujours plaidé pour un lieu spécifique dédié à celle-ci ; mais, sommée par le Ministère de faire au mieux dans un temps très court et sans cadrage clair, la mise en place précipitée de l’ESPE a engendré beaucoup de confusion. En outre, relevant de l’université depuis les décisions du précédent gouvernement, l’ESPE se trouve dans un budget contraint qui explique cette surenchère tarifaire.

On ne peut cependant accepter qu’en bout de chaîne cette situation chaotique débouche sur des pressions exercées sur ceux-là même qui doivent s’inscrire à ces formations.

Ces collègues précaires ont le mérite d’avoir souvent fait des sacrifices considérables pour réussir les examens et cette première phase du concours ; pour la FSU, exercer de telles pressions sur eux en les mettant en demeure après coup de payer une formation faute de quoi ils perdent tout, est un chantage inadmissible et une atteinte à tout ce qui fonde les valeurs du service public d’éducation, dont la gratuité, tête de pont de l’égalité des chances.

L’employeur a la possibilité de prendre en charge ce coût exorbitant pour nos collègues mais Monsieur le Recteur, malgré les multiples interpellations des syndicats de la FSU semble inflexible sur ce sujet.

La FSU demande instamment qu’il reconsidère sa position et, plutôt que d’investir dans de coûteuses et inutiles grand-messes (quel tarif pour la location de l’ADPE lors des Assises de l’Éducation Prioritaire?), qu’il mette un terme rapidement au désarroi de ces jeunes en finançant leur formation par le recours par exemple à des fonds sociaux comme il en existe dans les collèges et lycées pour aider les familles modestes à faire face aux frais liés aux études de leurs enfants ».

Marie-Hélène DOR
Secrétaire départementale de la FSU.

 

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