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Extravagance : l’enquête démarre, l’église s’organise

Deux mois après l'ouverture de l'enquête préliminaire décidée par le parquet de Saint-Pierre pour abus de faiblesse, les gendarmes de la section de recherches ont procédé aux premières auditions de témoins qui pourraient être victimes des méthodes du mouvement religieux dirigé par Bruno Picard. Pendant ce temps, l'église qui fonctionne a minima organise sa risposte.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 11 mai 2021 à 13H14

Un temps confié aux policiers de la sûreté départementale section financière, [l’enquête sur des abus de faiblesse présumés ]urlblank:https://www.zinfos974.com/Mouvement-religieux-Extravagance%C2%A0-le-pasteur-Bruno-Picard-soupconne-d-abus-de-faiblesse_a167201.html auprès des fidèles du mouvement religieux Extravagance est désormais entre les mains des gendarmes. En préliminaire, les militaires de la section de recherches tentent d’une part de savoir si les méthodes de l’église protestante évangélique pourraient s’apparenter à celles d’une secte. Et d’autre part si Bruno Picard, le prophète à la tête du mouvement, est droit dans ses bottes vis-à-vis du fisc et de ses fidèles.

Extravagance vit et prospère grâce aux dons de ces derniers. Des dons volontaires ou habilement dirigés par le bagou d’un businessman persuasif ? Telle est la question.

Une déclaration fiscale qui étonne

Selon nos informations, les auditions de témoins ont commencé il y a une quinzaine de jours dans les nouveaux locaux de la caserne de la Redoute à Saint-Denis.

D’anciens fidèles qui ont rompu avec le mouvement estiment avoir été floués par le système de versement d’une partie des revenus à l’église mais aussi par celui des dons dirigés.

Chaque fidèle peut en effet donner directement ce qu’il estime être juste aux pasteurs du mouvement (une dizaine en exercice), mais aussi à Bruno Picard en personne selon la pertinence de ses prophéties.

D’après une source proche du dossier, Bruno Picard aurait déclaré 160.000 euros de revenus l’an dernier. Un chiffre qui étonne puisque le rapport d’activité produit par le mouvement religieux indique un revenu mensuel pour le couple pastoral – Bruno et Elodie, son épouse, très investie notamment dans le volet communication – de 3000 euros mensuels. Un chiffre confirmé par une des avocates du mouvement, Me Mahalia Galais que nous avions interrogée.
Le reste correspondrait-il alors aux dons dirigés, soit plus de 10.000 euros par mois ?

Des réunions secrètes

Une quinzaine de jours après l’annonce du début de l’enquête, [Bruno Picard communiquait via un de ses multiples réseaux qu’il suspendait ses activités]urlblank:https://www.zinfos974.com/Attaque-Bruno-Picard-suspend-ses-activites-au-sein-d-Extravagance_a167702.html pour cause de grosse fatigue. Depuis, le pasteur adoré par près de 1500 fidèles (selon l’église, mais plus probablement 700) aurait quitté son domicile de Saint-Louis qu’il louait environ 2500 euros par mois pour s’installer plus modestement chez sa famille au Tampon.

 

Le quadragénaire a supprimé tous les signes extérieurs de richesse qui florissaient sur son compte Facebook et serait en train de vendre différents biens comme un vélo de route offert par ses groupies. Pendant que son frère pédale pour se changer les idées, Jérémy Picard est pressenti pour prendre la suite à la tête de l’église.

Fuite = poursuite

L’activité de l’église assez prolixe jusqu’à ce que la presse se fasse l’écho de son fonctionnement est réduite à la portion congrue. Des réunions réservées à des participants triés sur le volet se tiennent en visio. « Nous avons des nouvelles encourageantes », titrait l’une d’entre elles en guise d’invitation, les organisateurs ayant pris soin de prévenir leurs auditeurs « que toute fuite d’informations pourrait donner lieu à des poursuites pénales ». Rien que ça !

Pour l’heure et malgré les soupçons qui pèsent sur lui, Bruno Picard n’est pas poursuivi. Il reste libre de ses mouvements, y compris aériens. Le seul moyen pour qu’il ne quitte pas La Réunion serait une éventuelle mise en examen, sur un volet fiscal par exemple, et un placement sous contrôle judiciaire avec obligation. Mais nous n’en sommes pas encore là.

 

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