Voilà déjà plus d’une dizaine d’années que le projet d’aménagement de la Butte Citronnelle, Pied des Roches et Ravines Sheunon à l’Etang-Salé peine à avancer. Et pour cause, la construction des quelque 700 logements sociaux prévue par la Sodegis nécessite d’exproprier plusieurs propriétaires sur 42 hectares. Une procédure très lourde, que plusieurs familles et héritiers de ce patrimoine foncier ont contesté. Une partie d’entre eux, ainsi que l’association des Révoltés 974 (qui dénonce le dysfonctionnement du système judiciaire) qui les assiste, manifestaient devant la cour d’appel ce lundi. Selon eux, les projet est mal fondé et l’enquête a été mal menée.
Les propriétaires contestent l’insalubrité
Pour la Sodegis, il s’agit donc d’un projet d’aménagement mais aussi de résorption d’habitat insalubre (RHI) à cause de ces 77 logements insalubres. Mais les propriétaires des parcelles, ainsi que l’association des Révoltés 974 assurent n’avoir jamais reçu le rapport de l’ARS à ce sujet, malgré leurs demandes.
De plus, l »‘intérêt public » est contesté car les propriétaires affirment que le projet ne concerne peut-être pas des logements sociaux.
Trois familles se disputent le même terrain
Et si l’affaire n’était déjà pas assez complexe, trois familles différentes ont aujourd’hui en leur possession un titre de propriété pour la même parcelle AX23 de plus de 1000 m2 visée par le projet. « Ils se sont basés sur le cadastre qui n’est pas bon, au lieu des actes », affirme Xavier Fontaine, porte-parole de l’association. Ensuite, l’enquête aurait été menée par la Sodegis sans même convoquer les propriétaires. « Leurs droits ont été ignorés ainsi que leur succession ».
C’est pour cela qu’un administrateur judiciaire a été nommé, afin de déterminer qui possède quoi et de représenter les absents. Car ce lundi, l’une des propriétaires était présente à la cour d’appel pour une audience devant déterminer le montant des indemnités qu’elle devrait percevoir en cas d’expropriation. Elle a été renvoyée au 26 octobre. L’affaire concernant les indemnités se déroule en parallèle de celle concernant l’expropriation contestée.