Jamais l’exil n’a corrigé les rois. Pourquoi la crise remettrait-elle en cause les économistes qui nous gouvernent? Une seule chose leur importe: la croissance, et peut importe son origine. C’est pourquoi notre président veut relancer l’industrie automobile. Et la Commission européenne est capable, dans un accès de schizophrénie aiguë, de proposer des incitations fiscales pour favoriser l’économie « verte », lutter contre le réchauffement climatique, et, dans le même élan, des mesures en faveur de l’industrie automobile!
Il faut choisir. Nous ne pouvons plus nous permettre de bombarder le monde et ensuite de mettre en place un plan Marshall pour le reconstruire. La planète est devenue trop petite, notre consommation effrénée sans que nous en soyons plus heureux. Est-ce le bonheur de caler dans les embouteillages? Est-ce le bonheur de se gaver de sucre et de graisse? Notre croissance est devenue mortifère, elle se développe tous azimuts comme une tumeur maligne, un cancer.
Il nous faut trouver un autre chemin. Le bonheur est dans l’être et non pas dans l’avoir. Il nous faut devenir plus sobres, mais aussi plus solidaires, développer les biens immatériels, l’éducation, la culture, l’art… on n’a pas vraiment le choix.
Jean-Pierre Espéret