Depuis hier matin, Patrick Fary-Olax, engagé de la « cause réunionnaise » et qui suit le sort des ex-salariés de l’Arast depuis la dissolution de la structure, a entamé une grève de la faim. « Les choses ont pris le temps de se décanter et là j’ai décidé de me joindre aux grévistes », explique-t-il. A travers sa démarche, il veut dénoncer un problème de société: « l’asservissement du peuple réunionnais ».
« Ils (l’AGS et le Conseil général) sont en train de gérer un cheptel humain »
« Les plus petits payent pour les plus gros, c’est une règle qui devient institutionnelle », regrettent Patrick Fary-Olax et Jacques Zéphir, lui en grève de la faim depuis maintenant 13 jours. Pour Patrick Fary-Olax, « ils (l’AGS et le Conseil général) sont en train de gérer un cheptel humain ». Jacques Zéphir ajoute que « les règles sont imposées jésuitement ». Les deux grévistes considèrent que les deux structures, dont le Conseil général qui est garant du confort social, « maintiennent les gens dans l’ignorance et le besoin, et les oblige à entrer dans leur combine en les inféodant« . Une tendance mise en place depuis la départementalisation selon eux, et qui aujourd’hui est visible à travers « les arrangements » qu’on tente d’imposer à ces ex-salariés.
Les deux hommes montrent du doigt également la justice. « Des gens se faufilent à travers des procédures juridiques au détriment des plus faibles. Aujourd’hui on ne gagne pas contre l’Etat ni contre une collectivité alors que ces ex-salariés dépensent des sommes astronomiques pour faire respecter leurs droits. Cela va à l’encontre de toutes les valeurs de notre société », insiste Jacques Zéphir.
Patrick Fary-Olax dénonce aussi « l’hypocrisie » des pouvoirs publics: « On dépense des fortunes dans des campagnes de lutte contre les violences faites aux femmes, mais on nourrit la vague de violence d’un autre côté en prenant les plus faibles en otages ». Jacques Zépir, membre du parti politique du Front de gauche parle lui « de système d’oppression mis en oeuvre par deux personnes morales contre des personnes physiques (…). Le Conseil général et l’AGS sont sensés les aider au lieu de leur faire perdre leur dignité ».
« Beaucoup de gens nous soutiennent dans l’ombre »
A travers sa démarche, Patrick Fary-Olax veut interpeller la population réunionnaise. « Il faut entrer dans leur jeu, explique-t-il. Beaucoup de gens nous soutiennent dans l’ombre car ils ont un parent qui travaille au sein du Conseil général, mais la solidarité est quand même là ».
Tous les soirs, dans « la grotte », le Groupe de dialogue inter-religieux lit un texte de fraternité. « C’est un moment fort où on ressent des vibrations, la solidarité est encore là ».