Les surfeurs défendent leur activité, quoi de plus normal. Interrogés ce matin face à la célèbre gauche de Saint-Leu, les pistes d’explication sur l’attaque d’hier sont les mêmes que pour les précédents épisodes. Saint-Leu oblige, le rôle de Kélonia est tout de même effleuré. Mais celui de la Réserve est incontestable pour les habitués.
Ery Courtois dit « Tarzan » roule sa bosse depuis bientôt 40 ans à Saint-Leu. Je pratique depuis 67 et spécialement sur Saint-Leu depuis 1973. Si les observations de requins sont rapportées ci et là de pêcheurs ou de parapentistes, elles relevaient jusque-là de l’anecdote. Jusqu’à ce dimanche 5 août. « J’ai pratiqué du parapente en même temps que le surf il y a quelques années. Plus d’une fois j’avais pu voir des requins à 15m des premiers surfeurs alors que j’étais à 50m au-dessus d’eux. De là-haut j’avais tenté d’alerter les gars « requin ! requin ! Mais ils avaient dû comprendre que je leur faisais une blague. » Une autre époque, insouciante.
Même si Kélonia est passée de ferme d’élevage de tortues à celui de centre de recherche et de pédagogie pour le jeune public, l’habitué du spot de la cafrine ou du bowl de Saint-Leu laisse entendre que des résidus des bassins de Kélonia doivent bien « finir dans la mer. »
Sur l’heure précise de l’attaque d’hier, le pro du surf, bien qu’assagit maintenant selon ses dires, Ery Courtois balaye d’un revers de main l’heure tardive. « Vous prenez une ligne, vous allez à n’importe quelle heure de la journée, quelque soit la prise que vous remontez il ne reste que la tête du poisson, quand il ne reste que la tête. » Evoquer l’heure tardive est une « hérésie » explique-t-il, lui qui dit avoir déjà surfé au clair de lune.