Après un mois et demi de campagne pour les élections européennes, Hugues Maillot, tête de liste du parti Debout La République, assure que les Réunionnais sont « déboussolés et résignés. Ils ont entendu que l’Europe était importante, mais ils ne savent pas pourquoi ». Pour lui, c’est dû à un « manque de conviction flagrant » de la part des grands partis, « largement financés pour faire de la pédagogie » mais qui « n’ont rien expliqué ou tardivement » des enjeux de ces élections.
Il pointe aussi du doigt les élus de proximité « dépositaires de la confiance des électeurs », mis à part ceux de la Possession, où les habitants ont eu droit à une table ronde rassemblant les candidats en campagne dans un débat. Pour les autres, il n’y a eu qu’une « distribution de grands papiers glacés » pour la plupart « nombrilistes et décalés », selon lui. Il souligne que DLR est « le seul parti à avoir proposé un programme chiffré et financé » et se présente comme un « Euroréaliste » de cette campagne.
Les grands partis « démissionnent »
Il désigne son parti comme « un mouvement petit, jeune, mais qui a pris la question de l’Europe au sérieux » car « l’avenir de l’Outre-Mer en dépend largement ». Hugues Maillot déplore « l’absence de projet » ou « l’illisibilité » qui reflètent une « démission » des grands partis. « Les gens le savent, mais se sentent impuissants » car ils sont « nourris par ces grands élus », explique-t-il.
Le « manque de travail » de la part de ces grands modèles politiques aurait « installé un fatalisme » et expliquerait « la forte abstention et l’immobilisme » des électeurs. « Ceux qui ont le pouvoir de faire bouger les choses, ne le veulent tout simplement pas », affirme-t-il.« Ils ne peuvent pas ignorer que la politique de l’Europe s’inscrit dans ses traités, il faudrait les réorganiser ».
Ce dimanche, Hugues Maillot attend un « vote utile » et pas pour des partis « défendant des situations de rentes et qui ont abandonné toute conviction ». Pour lui, il est essentiel que les Réunionnais donnent la parole aux 13 listes alternatives qui ont effectué leur campagne « avec courage » afin de « faire valoir leur opinion » et « lancer un message aux grands partis » qui « piétinent les Réunionnais ».
Il soutient que « le changement est possible » car c’est une « question de volonté et de compétence politique », que son parti « a essayé d’incarner ».