Plus d’un tiers des femmes fume en début de grossesse. La réalité des chiffres est implacable et révèle en ce 31 mai, journée mondiale sans tabac, que beaucoup de travail d’information reste à faire.
36% des femmes débutent ainsi une grossesse en fumant quotidiennement. Et si « une très grande majorité ont tenté d’arrêter », 73% l’ont fait seules, sans aucun accompagnement, « d’où un taux d’échec important », souligne une étude de l’association Droits des non fumeurs (DNF).
Pire, 22% des femmes continuaient à fumer au cours du dernier trimestre de la grossesse. En revanche, les trois-quarts affirment avoir réduit leur consommation, en général divisée par deux.
« Arrêter de fumer crée du stress »
L’association Droits des non fumeurs pointe là une des « fausses idées » qui continuent à être colportées sur le tabagisme et la grossesse, « y compris dans le milieu médical », à savoir qu’un arrêt brutal du tabac créerait trop de stress pour le foetus.
Une diminution du nombre de cigarettes fumées ne suffit pas, la femme compensant souvent ce changement de rythme en « tirant » plus sur chaque cigarette. Le tabac multiplie par deux le risque de fausse-couche, rappelle l’association DNF. Il augmente aussi le risque de grossesse extra-utérine.
Autre risque, souvent méconnu des femmes, le tabac a un impact négatif sur la fertilité : les fumeuses mettent deux fois plus de temps à être enceintes. Pour l’enfant, les principaux risques sont la naissance prématurée, le petit poids à la naissance, et une plus grande sensibilité aux infections respiratoires (bronchite, bronchiolite, otite…).
L’enquête de l’association montre malgré tout qu’un tiers des futures mamans fumeuses font état d’un sentiment de culpabilité, ce qui révèle un début de conscience de la dangerosité de la cigarette.