Ce matin se tenait le conseil régional de la sécurité routière en préfecture, l’occasion pour de nombreux acteurs de la sécurité routière de discuter des nouvelles mesures de prévention mises en place par le gouvernement. Le blouson réfléchissant et la plaque d’immatriculation plus large pour les motards et l’obligation d’avoir, dans son véhicule, un éthylotest a occupé une partie des débats de la matinée.
En cause ? La fiabilité des tests qui peuvent être altérés en raison de la chaleur. Un problème de taille se pose, puisque dès le 1er juillet 2012, tous les automobilistes devront avoir dans leur voiture un éthylotest or cette technique n’encaisse pas les grandes amplitudes de température : l’ethylotest n’est plus efficace au-dessous de 10 °C ni à plus de 40 °C, une température fréquemment observée à la Réunion à bord d’une voiture fermée. L’éthylotest chimique peut aussi délivrer un verdict erroné à la suite de mauvaises conditions de stockage (excès de chaleur ou de lumière). « C’est un gros sujet polémique sur lequel nous avons longuement débattu, l’éthylotest obligatoire et sa fiabilité du produit au-dessus de 40°« , explique Gilles Ecormier, président de la FFMC (Fédération des motards en colère à la Réunion).
Pas d’éthylotest ou date de péremption dépassée : 11 euros d’amende
Une véritable problématique à prendre en compte alors que la Réunion est un département particulièrement touché par les accidents liés à l’alcool, 46% des accidents mortels. Pour le préfet, Michel Lalande, il faut « s’assurer » que les éthylotests soient fiables. Bien sur on conseillera aux automobilistes de n’acheter que des éthylotest avec la mention NF (Normes françaises).
Pour rappel, à partir du 1er juillet 2012, « tout conducteur d’un véhicule terrestre à moteur, à l’exclusion d’un cyclomoteur, devra justifier de la possession d’un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement, ainsi que les conditions de validité, notamment la date de péremption, prévues par son fabricant« , selon le décret n°2012-284. En cas d’absence d’éthylotest à bord lors d’un contrôle, le contrevenant s’expose à une amende de 11 €. Cette sanction ne sera cependant effective qu’à partir du 1er novembre 2012.
Après tout ça on pourra toujours se poser la question de l’efficacité réelle de cette loi. On voit mal un conducteur alcoolisé souffler dans le ballon avant de partir en voiture… ou encore le montant dérisoire de l’amende en cas de non respect pourrait en dissuader plus d’un à ne pas s’équiper. A moins que le grand bénéficiaire de cette loi ne soit l’entreprise française Contralco, numéro un mondial sur le secteur (ndlr : elle équipe également les forces de l’ordre), qui devrait voir son chiffre d’affaire exploser dans les prochains mois.