Malgré sa condamnation au pénal pour recel de prise illégale d’intérêts en appel en janvier 2020, Marie-Claude Lapierre occupait toujours des fonctions à la direction des affaires électorales. Installée à un poste à 6.000 euros par mois, la fonctionnaire de catégorie A n’avait, jusqu’à l’arrivée de la nouvelle mandature de Mathieu Hoarau, pas été inquiétée.
Procédure disciplinaire et procédure pénale étant indépendantes, la nouvelle majorité a rapidement lancé la procédure administrative, indique le conseil de la collectivité, Me Alain Antoine. En tant qu’autorité administrative, au vu de la gravité des faits reprochés, la commune a proposé la sanction la plus élevée du quatrième groupe, à savoir la révocation.
Après un renvoi et une heure de délibéré, le conseil de discipline du CDG a rendu son avis. Marie-Claude Lapierre a été révoquée.
Un bien immobilier acheté pour une bouchée de pain à la commune
En 2011, le maire Jean-Claude Lacouture avec qui elle entretenait des relations personnelles et professionnelles, lui avait vendu un terrain et un petit logement sur une surface totale de 453 m2 dont le locataire était décédé, à seulement 66.000 euros. Une villa pour 245.000 euros y avait été construite par l’ancienne directrice de cabinet. Les sœurs Hoarau, filles du défunt, qui se croyaient héritières, ont intenté une procédure judiciaire.
Jugée en appel le 30 janvier 2020, Marie-Claude Lapierre a finalement été condamnée à 150.000 euros d’amende et à deux ans d’inéligibilité mais a pu garder sa maison. Elle perd aujourd’hui sa qualité de fonctionnaire.