Une petite phrase est passée inaperçue dans le discours de Nicolas Sarkozy, au Parc des Expositions, mardi dernier : « Je souhaite que l’Année de l’outre-mer, qui se déroulera sur tout le territoire national en 2011, contribue à faire évoluer les mentalités. Je viens d’ailleurs de désigner, en la personne de Daniel Maximin, le commissaire qui sera en charge de l’organisation de cet évènement« …
Daniel Maximin, Daniel Maximin… Au risque de passer pour un inculte, ce nom ne me disait rien. Pas plus qu’à toutes les hautes personnalités présentes au Parc des Expositions. J’ai donc du me rabattre sur Wikipedia pour apprendre que c’était « un romancier, poète et essayiste guadeloupéen né à Saint-Claude (Guadeloupe) le 9 avril 1947. De 1980 à 1989, il a été directeur littéraire aux éditions Présence africaine. Sur France Culture il produit l’émission Antipodes. En 1989, il est retourné en Guadeloupe comme Directeur régional des affaires culturelles. En 1997 Daniel Maximin est revenu à Paris où on l’a chargé d’organiser la célébration nationale du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. (…) Son recueil L’Invention des désirades est couronné par le prix Arc-en-ciel 2000. Son récit autobiographique Tu, c’est l’enfance (Gallimard, 2004) obtiendra le Grand Prix de l’Académie française Maurice Genevoix ainsi que le prix Tropiques. Daniel Maximin est actuellement conseiller au ministère de l’Éducation nationale (Mission pour les arts et la culture), également membre du comité de rédaction de Riveneuve Continents, une revue des littératures de langue française« .
Voilà une carte de visite fort bien remplie, je le concède. Mais, je m’en excuse, vu avec les yeux d’un Réunionnais, ça commence à bien faire ! Voilà un Antillais de plus nommé à un poste de haute responsabilité, alors que les Réunionnais représentent plus de la moitié de la population domienne et qu’aucun des leurs n’a eu une telle chance et un tel honneur..
Déjà, dans mon article « [Nou lé pas plus, nou lé pas moins]urlblank:http://www.zinfos974.com/Nou-le-pas-plus,-mais-nou-le-moins_a6241.html » du 29 avril dernier, j’avais abordé le sujet et fait le point sur les nominations d’Antillais : « Il y a quelques jours, Michel Boyon, président du CSA (Conseil supérieur de l’Audiovisuel) a nommé le comédien, réalisateur et producteur guadeloupéen Greg Germain comme membre du conseil d’administration de la société d’Audiovisuel extérieur de la France, qui fédère les trois médias publics français diffusés partout à travers le monde (RFI, France 24 et TV5 Monde).
Quelques semaines auparavant, c’était le préfet guadeloupéen toujours, Richard Samuel, qui était nommé délégué général pour l’organisation des Etats généraux.
Puisqu’on en est aux préfets, depuis 1946 jusqu’en 2003, six préfets ultramarins ont été nommés : Raphaël Petit (Martiniquais) en 1963, Léon Saint-Prix (Martiniquais) en 1985, Jacques Iekawe (Mélanésien) en 1988, Pierre Lise (Martiniquais) en 1994, Georges Padoly (Martiniquais) en 1994, Gérard Calixte (Martiniquais) en 1997.
Nicolas Sarkozy de son côté, en tant que Ministre de l’Intérieur, a nommé quatre préfets originaires d’outre-mer: Richard Samuel (Guadeloupéen) et Gilbert Payet (Réunionnais) en 2003, Marcelle Pierrot (Guadeloupéenne) et Alain Zabulon (Martiniquais) en 2005.
Autrement dit, sur 10 préfets qui ont été nommés, un seul provient de la Réunion. Et encore n’a t-il été nommé que très récemment!« .
Ça commence à bien faire maintenant. Il serait temps que l’Elysée et Matignon accordent à la Réunion et aux Réunionnais une juste représentation de leurs compétences et de leur poids démographique. Nous passons pour les « bons élèves de la classe » dans les DOM. Il serait temps que l’on s’en souvienne de temps en temps !
Il n’y avait pas un Réunionnais capable d’occuper cette fonction de commissaire en charge de l’organisation de cette Année de l’Outre-mer?
