La question peut paraitre saugrenue, mais elle occupe les pensées de nombre de responsables de partis politiques locaux.
Rappelons que le mode de scrutin actuel est basé sur une proportionnelle à deux tours avec prime majoritaire. Ce qui signifie que, lors du second tour de scrutin, auquel n’auront droit de se présenter que les listes ayant fait plus de 10% au premier tour, la liste qui arrivera en tête obtiendra le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.
Quelle est est la situation aujourd’hui? Aux dernières élections européennes, avec certes une participation très faible, le PCR est arrivé en tête avec 28%, devant l’UMP (24%), le PS (23%), les Verts (13%) et le MODEM (8%).
Si les choses devaient en rester là, le PCR obtiendrait d’entrée de jeu un quart des élus au Conseil régional, soit 11 élus, plus 28% des sièges restants, soit environ 10. Soit un total d’environ 21 élus sur 45, ce qui lui garantirait pratiquement la majorité de 23 élus à lui seul.
A cela il faut ajouter que si le PCR offre pour le moment une unité de façade, ce qui est loin d’être le cas chez ses adversaires.
Côté Droite par exemple, il est de notoriété publique que les relations sont très dégradées entre Didier Robert et Michel Fontaine. Probablement pas au point qu’ils en arrivent à faire deux listes séparées, d’autant que Paris veille au grain, mais sait-on jamais… En fait, le principal danger vient plutôt de Jean-Paul Virapoullé qui serait déjà en train de constituer sa liste. Si tel était le cas, la Droite serait donc certaine de ne pas arriver en première positiion et donc de bénéficier de « la prime au premier » d’un quart des sièges…
Et la situation n’est guère meilleure au PS où la fracture entre « le PS du Nord » mené par Gilbert Annette et « le PS du Sud » de Patrick Lebreton et Jean-Jacques Vlody est encore plus grave qu’à Droite. Il s’agit d’un véritable « combat à mort » et il est à craindre que le Rubicon n’ait été franchi depuis longtemps, avec pour conséquence deux listes socialistes aux Régionales. D’autant que la rumeur politique dit que Paul Vergès fait tout pour jeter de l’huile sur le feu en soutenant « le PS du Sud« , espérant après les élections un rapprochement dans le cadre d’une majorité de gestion de la Région.
Le « vieux lion » est donc loin d’être mort et il se pourrait bien qu’une fois de plus, il ne tire les marrons du feu… D’autant que les Verts sont plutôt à classer à Gauche (ils font par exemple partie de la majorité d’Huguette Bello à St-Paul) et que Gino Ponimballom n’hésitera pas à vendre une fois de plus ses voix en échange d’un ou deux sièges…
