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Et le bide de l’année 2009 est… l’ARAST

La liquidation judiciaire de l’ARAST, et ce après une année de tergiversation devant le tribunal de Grande instance, est à l’image du microcosme politique et d’une réalité locale : presque tout ce qui est mis en place par les collectivités locales a un seul objectif, maintenir et entretenir la clientèle électorale. 1.200 personnes à l’ARAST et des centaines d’employés ont encore vécu ce chemin de croix, cette année.

Ecrit par Jismy Ramoudou – le mercredi 30 décembre 2009 à 16H56

L’ARAST (Association régionale d’accompagnement social territorial) a vécu. Sa condamnation à mort prononcée le vendredi 27 novembre, par le tribunal de Grande instance, a conclu la longue liste des associations qui ont mis la clé sous la porte en 2009, une autre année noire pour le social à La Réunion.

Cela fait maintenant deux ans que les associations à caractère social ou reconnues d’utilité publique, sont sur la mauvaise pente. A Saint-André, le changement de majorité municipale a signé la fin de l’ARIQTD (Association pour l’insertion par la qualification et le travail durable), liquidée fin 2008 (avec 200.000 euros de dettes). Ses 204 salariés se sont battus début de 2009 pour espérer des mesures d’insertion sociale. Rares sont ceux qui ont obtenu gain de cause.

Les subventions s’envolent

Les 25 employés de l’association Pass’Port ont connu le même sort début février (130.000 euros de dettes au moment de la mise en redressement judiciaire). Le Port avait perdu une autre association, deux mois auparavant. L’ADAP (Association pour le développement de l’animation portoise), avait laissé sur le carreau 51 salariés et 200 marmailles.

La fermeture de Tchao La Rak à la fin du mois de mai a eu d’autres conséquences. L’association qui faisait depuis 14 ans de la prévention et de la sensibilisation contre les méfaits de l’alcool, a cessé ses activités pour ne pas avoir reçu le 67.000 euros prévus. Son budget de fonctionnement était de moins de 90.000 euros par an. C’est le CCAS de La Possession qui a repris ses missions.

La mairie de Saint-Denis, elle, a choisi de reprendre la quarantaine de salariés de l’ADEP (Association dionysienne pour l’éducation populaire) qui se demande toujours “où sont passés les 850.000 euros de subvention de 2008 ?” De son côté, la Maison du diabète tente toujours d’exister. La baisse de l’aide départementale cette année encore, a réduit ses activités.

« Si c’est le train de vie des cadres qui a provoqué ce gâchis, que le Conseil général porte plainte”

L’ARAST, à un autre niveau, n’a pas échappé à ce contexte difficile. En début d’année, l’association a réclamé 10 millions d’euros au Conseil général pour combler son déséquilibre financier. Ce déficit a été essentiellement causé par le Conseil général lui-même : non paiement de la totalité de la subvention inscrite au budget chaque année et ce depuis six ans ; missions imposées mais non soutenues par la suite ; baisse imposées des coûts horaires des interventions…

A ces faits, il faut bien sûr ajouter les nombreuses embauches imposées par Nassimah Dindar et les différents élus de La Réunion depuis des années. Ce sont ces éléments qui ont conduit à la liquidation de l’ARAST, et non pas la soi-disante “mauvaise gestion ou le train de vie des cadres” de l’association, comme a tenté de le faire croire le Conseil général. “Si c’est le train de vie des cadres qui a provoqué ce gâchis, que le Conseil général porte plainte”, a dit Paul Vergès, président de la Région Réunion lors de la dernière assemblée plénière de l’année.

Tous coupables !

Le Conseil général ne portera pas plainte. Au contraire, la collectivité locale, surtout Nassimah Dindar, se décarcasse pour reclasser “ces cadres qui ne savent pas gérer”. Toutefois, une plainte pour banqueroute est à l’étude. Ils sont plusieurs à vouloir que le Département assume ses erreurs et sa gabegie. Une condamnation de la collectivité locale pour banqueroute ferait plaisir à l’AGS (Fonds de garantie) et lui permettrait de se faire rembourser. Ce qui ne serait que justice.

Aucune justice ne sera rendue aux 1.200 salariés de l’ARAST. Ce sont eux et leur famille, les seuls victimes de ce bide social du Conseil général. Ce bide, Nassimah Dindar, l’a orchestré, mis en musique avec sa majorité composite : PS, PCR et MODEM. L’opposition départementale : Objectif Réunion, UMP et apparentés, porte aussi sa part de responsabilité dans ce dossier, d’une part pour y avoir participé quand ces élus étaient dans la majorité présidée par Nassimah Dindar, et d’autre part pour avoir laissé faire depuis mars 2008.

Ils sont tous responsables du bide de cette année 2009. Ils sont tous coupables de la mort de l’ARAST.

 

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