
En octobre dernier, le procès avait été renvoyé une nouvelle fois
Renvoyé par deux fois, le procès de la Cité des Dirigeants s'ouvre enfin ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis.
On se souvient qu'en avril 2021, la défense de Gérald Maillot, ex-président de l’intercommunalité CINOR, avait demandé un délai afin d'examiner le dossier. En octobre 2021, Me Amina Garnault, nouvelle avocate du même prévenu, remettait en début d'audience de longues conclusions au parquet. "Dans le respect du contradictoire", la représentante de la société, Domitille Descampiaux, avait demandé un nouveau report qui avait été accordé par le tribunal.
Un projet prometteur financé par des fonds publics
Sur le papier, La Cité des Dirigeants était un projet prometteur financé par des chefs d'entreprise et deux collectivités, la Cinor et la Civis. Mais dès sa deuxième année d'existence, La Cité des dirigeants s'est avérée être un fiasco.
Le tribunal correctionnel de Saint-Denis se penche ce vendredi matin sur cette SCIC - Société coopérative d'intérêt collectif - poursuivie pour escroquerie tout comme ses deux dirigeants, Christophe Di Donato et Arnaud Cottereau. Le binôme est soupçonné de s'être enrichi sur le dos du contribuable grâce à un savant montage financier.
À leurs côtés, Gérald Maillot pour la Cinor et Michel Fontaine pour la Civis, sont également poursuivis pour leur importante participation financière au projet. Estimant avoir été flouées, les deux collectivités sont également parties civiles dans cette affaire
Pour comprendre ce qui leur est reproché, il faut remonter à 2017.
Un savant montage financier
Christophe Di Donato, président de la holding GBO comprenant un cabinet d'influence, des activités de coaching et de formation, avait eu la séduisante idée de créer à La Réunion un "hub de l'innovation réunionnaise à rayonnement international", plus connu sous le nom de Cité des dirigeants.
Bien implanté dans le monde des affaires, le quinquagénaire n'avait eu aucun mal à convaincre une partie du monde économique réunionnais de participer financièrement à la création d'une école de dirigeants basée sur le modèle américain de l'université d'Harvard : le centre de perfectionnement aux affaires (le CPA). Le projet s'est avéré être un fiasco.
L'idée reposait sur l'association du monde économique et politique et beaucoup ont mis la main à la poche à l'instar de François Caillé, Pascal Thiaw Kine ou Adam Ravate. Moyennant un taux de participation suffisant à la formation et son financement via l'Agefos, les dirigeants tablaient sur un retour sur investissement dès la deuxième session de formation.
On se souvient qu'en avril 2021, la défense de Gérald Maillot, ex-président de l’intercommunalité CINOR, avait demandé un délai afin d'examiner le dossier. En octobre 2021, Me Amina Garnault, nouvelle avocate du même prévenu, remettait en début d'audience de longues conclusions au parquet. "Dans le respect du contradictoire", la représentante de la société, Domitille Descampiaux, avait demandé un nouveau report qui avait été accordé par le tribunal.
Un projet prometteur financé par des fonds publics
Sur le papier, La Cité des Dirigeants était un projet prometteur financé par des chefs d'entreprise et deux collectivités, la Cinor et la Civis. Mais dès sa deuxième année d'existence, La Cité des dirigeants s'est avérée être un fiasco.
Le tribunal correctionnel de Saint-Denis se penche ce vendredi matin sur cette SCIC - Société coopérative d'intérêt collectif - poursuivie pour escroquerie tout comme ses deux dirigeants, Christophe Di Donato et Arnaud Cottereau. Le binôme est soupçonné de s'être enrichi sur le dos du contribuable grâce à un savant montage financier.
À leurs côtés, Gérald Maillot pour la Cinor et Michel Fontaine pour la Civis, sont également poursuivis pour leur importante participation financière au projet. Estimant avoir été flouées, les deux collectivités sont également parties civiles dans cette affaire
Pour comprendre ce qui leur est reproché, il faut remonter à 2017.
Un savant montage financier
Christophe Di Donato, président de la holding GBO comprenant un cabinet d'influence, des activités de coaching et de formation, avait eu la séduisante idée de créer à La Réunion un "hub de l'innovation réunionnaise à rayonnement international", plus connu sous le nom de Cité des dirigeants.
Bien implanté dans le monde des affaires, le quinquagénaire n'avait eu aucun mal à convaincre une partie du monde économique réunionnais de participer financièrement à la création d'une école de dirigeants basée sur le modèle américain de l'université d'Harvard : le centre de perfectionnement aux affaires (le CPA). Le projet s'est avéré être un fiasco.
L'idée reposait sur l'association du monde économique et politique et beaucoup ont mis la main à la poche à l'instar de François Caillé, Pascal Thiaw Kine ou Adam Ravate. Moyennant un taux de participation suffisant à la formation et son financement via l'Agefos, les dirigeants tablaient sur un retour sur investissement dès la deuxième session de formation.

En août 2017, la CINOR annonçait en grande pompe l'ouverture de la première formation "hautement qualifiante pour les dirigeants d'entreprise réunionnais".
Convaincues par l'idée, la Civis et la Cinor étaient à leur tour devenues contributrices et avaient largement participé au montage financier de la "SAS Cité des dirigeants" transformée en une SCIC, société coopérative d'intérêt collectif, qui permet de porter l'intérêt collectif de plusieurs acteurs économiques autour d'un projet économique commun.
La SCIC avait ainsi reçu près de 700.000 euros de la part de chacune des deux collectivités pour constituer le capital de départ. Elles estiment aujourd'hui avoir été flouées.
La CIVIS et la CINOR investissent 700.000 euros chacune
Entre 2017 et 2019, des patrons sont diplômés du CPA, une formation qui coûte 45.000 euros. Mais au milieu de sa deuxième et dernière année d'existence, la formation CPA s'arrête en cours de route, Agefos ayant limité sa prise en charge à cinq dossiers contre une trentaine prévue. Les dépenses de fonctionnement dépassant largement ses recettes, La Cité des dirigeants s'enfonce.
Quelques mois plus tôt, Christophe Di Donato, alors atteint d'une tumeur au cerveau, avait quitté le navire. Le travail d'un commissaire aux comptes révèle alors un salaire de 10.000 euros par mois pour le président et des notes de frais dispendieuses.
Au total, l'homme d'affaires est soupçonné d'avoir dépensé la moitié du capital - 1,4 million d'euros - de la société à des fins personnelles et une partie du reste pour régler les salaires élevés de ses collaborateurs et des facturations à sa propre holding GBO.
Un signalement au procureur de la République et une enquête déclenchée en février 2020 plus tard, six personnes, dont la SCIC, sont à la barre du tribunal correctionnel ce vendredi 25 février.
La SCIC avait ainsi reçu près de 700.000 euros de la part de chacune des deux collectivités pour constituer le capital de départ. Elles estiment aujourd'hui avoir été flouées.
La CIVIS et la CINOR investissent 700.000 euros chacune
Entre 2017 et 2019, des patrons sont diplômés du CPA, une formation qui coûte 45.000 euros. Mais au milieu de sa deuxième et dernière année d'existence, la formation CPA s'arrête en cours de route, Agefos ayant limité sa prise en charge à cinq dossiers contre une trentaine prévue. Les dépenses de fonctionnement dépassant largement ses recettes, La Cité des dirigeants s'enfonce.
Quelques mois plus tôt, Christophe Di Donato, alors atteint d'une tumeur au cerveau, avait quitté le navire. Le travail d'un commissaire aux comptes révèle alors un salaire de 10.000 euros par mois pour le président et des notes de frais dispendieuses.
Au total, l'homme d'affaires est soupçonné d'avoir dépensé la moitié du capital - 1,4 million d'euros - de la société à des fins personnelles et une partie du reste pour régler les salaires élevés de ses collaborateurs et des facturations à sa propre holding GBO.
Un signalement au procureur de la République et une enquête déclenchée en février 2020 plus tard, six personnes, dont la SCIC, sont à la barre du tribunal correctionnel ce vendredi 25 février.