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Escalade de la paresse du confort et de la civilisation ou descente aux enfers ?

Peut-on dire que par paresse, le chasseur-cueilleur s’est sédentarisé et est devenu agriculteur ? Plus tard, la domestication du bœuf de labour, du cheval, etc. permit à l’animal marcheur de réduire ses efforts physiques. Enfin, le cheval vapeur et les véhicules automobiles ont définitivement libéré Homo sapiens de quasiment tout effort physique. C’est même assis […]

Ecrit par François-Michel Maugis – le samedi 09 octobre 2021 à 13H50

Peut-on dire que par paresse, le chasseur-cueilleur s’est sédentarisé et est devenu agriculteur ?

Plus tard, la domestication du bœuf de labour, du cheval, etc. permit à l’animal marcheur de réduire ses efforts physiques. Enfin, le cheval vapeur et les véhicules automobiles ont définitivement libéré Homo sapiens de quasiment tout effort physique. C’est même assis que nous travaillons et que nous nous déplaçons. Malgré les injonctions des adultes, les enfants bougent encore un peu. Mais pour combien de temps ? J’ai le souvenir que, dans les années 60, lors de mon premier boulot parisien, je ne supportais pas de rester assis plus d’une heure ou deux et je trouvais mille prétextes pour me lever de mon siège, y compris pour aller boire un coup au café du coin. Ce qui me sauve aujourd’hui d’une vieillesse impotente, c’est la marche à pied. Mais je pense que, comme la moitié au moins de l’humanité, je serais en bien meilleure forme si j’avais marché plus souvent.

Mangez, bougez nous dit le Ministre. Mais qui comprend ? Et pourquoi ? Ce qu’il faut sans-doute savoir, mais ce que personne ne nous dit, c’est que nous fumes, à nos tout débuts, un animal marcheur. Et ce comportement des premiers représentants de la future espèce humaine a duré longtemps.

Il ne s’agit pas de deux mille ans ni vingt mille ni même deux cent mille ans mais, au bas mot un ou deux millions d’années et, plus probablement 6 ou 7 millions d’années. C’est en définitive cette très longue durée qui a façonné de manière quasi irréversible et définitive, notre système digestif, notre métabolisme. Ce n’est donc pas en quelques jours, ni même en quelques siècles que, malgré tous nos efforts, nous pourrons rectifier ce que la Nature a mis si longtemps à construire.

Pour modifier aujourd’hui notre machine biologique, il faudrait probablement adopter un nouveau mode de vie, sans trop en changer, pendant plusieurs centaines de milliers d’années ou procéder à une opération chirurgicale qui, outre qu’elle n’affecterait pas la descendance, serait très complexe et très risquée. Nous n’avons donc pas trop le choix.

En conclusion, je dirais qu’aujourd’hui, pour être en bonne santé, il faudrait se rapprocher le plus possible du comportement plus que millénaire de nos très lointains ancêtre. Bouger, bien-sûr. Mais cela ne suffit pas. Si, à côté des marches forcées que vous vous astreigniez à faire, votre alimentation est trop éloignée de celle du chasseur-cueilleur (beaucoup de fruits et de légumes sauvages, de saison et un peu de gibier), vous avez peu de chance de péter la forme. Des tentatives existent. On appelle cela le régime paléo. Ce n’est sans-doute pas parfait. Mais l’important, c’est de bien comprendre ce processus et ne pas mettre du supercarburant dans un moteur diésel. On vient en effet de découvrir que des aliments trop raffinés nuisaient à notre santé.

Notre moteur digestif a besoin bien-sûr de nutriments mais également de volume, les fameuses fibres préconisées depuis peu par le corps médical. Alors, au lieu de se compliquer la vie et de compléter une alimentation malsaine par l’ingestion de fibres, choisissez plutôt, comme nos ancêtres, des aliments équilibrés en fibres.

L’un des derniers rapports de la FAO nous expliquent que, de surcroît, ces aliments racine ont un meilleur rendement à l’hectare que nos nocives céréales. Nous aurions donc tout intérêt à cultiver et à consommer manioc, ignames, patates douces et songes, plutôt que blé, riz et maïs.

Végétaux                                Tonnes                                      Calories

Alimentaires                           à l’hectare                               pour 100g.

 

Blé                                          1,2                                          344

Riz                                          2,0                                          352

Maïs                                        2,1                                          363

Colocasia                                5,8                                          113

Patates douces                        6,5                                          114

Ignames                                  8,0                                          104

Manioc                                               9,1                                          153

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SOURCE : Rapport de la FAO de mesdames J. REDHEAD et M. BOELEN.

 

 

 

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