Des milliers d’animaux errants abandonnés à eux-mêmes dans les rues, voire des millions au Maroc. Voilà la réalité à laquelle pouvoirs publics, associations de protection animale et citoyens doivent faire face. Se sentant bien trop souvent isolées face à l’ampleur du phénomène, sous l’impulsion du collectif i4Animal, quatre associations ont choisi de s’unir: Guadeloupe Animaux et le COPA, aux Antilles, le CRAPA, à La Réunion, et le RAPAD, au Maroc. C’est à l’occasion du premier salon de l’adoption, organisé par l’association ASA06 les 22 et 23 septembre prochains à Sophia Antipolis, que ces associations viendront exposer la problématique à laquelle elles doivent faire face au quotidien, avec des similitudes et parfois quelques spécificités selon leur territoire. Lors d’une conférence conjointe, elles exposeront d’une même voix les solutions qu’elles revendiquent depuis longtemps isolément.
Les cadavres jonchant les routes ne sont pas rares et viennent ternir l’image idyllique de ces destinations souvent prisées des touristes. Si on ajoute le nombre d’animaux volontairement abandonnés chaque jour, on ne peut que mesurer, à l’aune de ces territoires, l’ampleur de la situation.
A l’origine de l’errance, on trouve des facteurs classiques et partagés de nombreuses sociétés, l’abandon étant le premier d’entre eux : entre comportements de consommation vis-à-vis de l’animal, engouement puis désintérêt à son égard, ces régions n’échappent pas au phénomène connu aussi en France métropolitaine et ailleurs. De même, la non stérilisation de l’animal de compagnie reste une cause de la prolifération des chiens et chats errants.
Aujourd’hui, les associations défendent à l’unisson des alternatives qui ont déjà été expérimentées dans des zones impactées par l’errance et qui ont démontré leur efficacité sur le long terme. En premier lieu, la stérilisation massive devrait être une priorité absolue, mais elle n’est envisageable que si une campagne d’information et de sensibilisation à grande échelle est menée en amont. Les lois existantes doivent également être appliquées de façon exemplaire si l’on veut agir sur le sentiment d’impunité qui incite certains à agir comme bon leur semble avec les animaux.
Par ailleurs, le collectif compte sur une plus grande implication des pouvoirs publics dans un avenir proche, notamment celle des municipalités, responsables de la gestion de l’errance animale et de la sécurité de leurs administrés.
Une recrudescence des attaques à La Réunion, une épidémie de rage au Maroc, la vente libre d’un poison, en Guadeloupe, pourtant interdit en métropole. Autant de motifs, non exhaustifs, qui incitent ce collectif à attirer l’attention de la France métropolitaine sur cette question de l’errance, sur ces territoires attractifs mais fragilisés par une situation qui peine à trouver ses solutions.