Le Ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, a adressé ce jour un communiqué de presse dans lequel il rappelle son intérêt dans le suivi de la présente situation. Le RSTA est un outil qui a été mis en place dans l’urgence des événements de 2009 et était un dispositif temporaire, sans aucune perspective des politiques de l’époque pour une transition vers un système pérenne. Aujourd’hui, je m’étonne de voir les forces de droite se mobiliser, alors que le député UMP de l’époque, René-Paul Victoria, avait dans son rapport de mai 2010 sur le RSTA proposé que ce revenu soit suspendu à l’application du RSA Activité à La Réunion.
Je constate avec perplexité que cet ancien député, sûrement amnésique, oublie ses propositions d’hier, c’est à dire le non maintien du RSTA. La situation sociale grave a mobilisé un grand nombre de réunionnais en 2009 dans le cadre du COSPAR, dont le parti socialiste était membre. C’est d’ailleurs sous l’impulsion des parlementaires socialistes réunionnais que ce bonus COSPAR a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2013, lors de la séance du 10 avril 2013 à l’Assemblée Nationale. Je remarque d’ailleurs que les organisations politiques de droite n’ont pas participé à la lutte du COSPAR en 2009 et n’ont strictement rien fait pour préserver le RSTA quand il existait.
Ces organisations politiques sont celles-là même qui soutenaient un président qui assimilait Emplois Aidés à assistanat, qu’ont-ils fait pour lutter contre la pauvreté à La Réunion ? Pour ma part, la nouvelle société réunionnaise que je souhaite mérite notre mobilisation pour plus de justice, plus de solidarité et permettre de respecter le pacte républicain qui allie égalité de pouvoir d’achat, égalité d’équipements et de services publics et égalité de développement. Notre jeunesse en est un parfait exemple, elle qui n’a fait l’objet d’aucune considération ces cinq dernières années. Ainsi, notre système scolaire produisait de l’échec et était victime jusque là des suppressions massives d’enseignants. Je travaille depuis ma prise de fonction avec le Président de la République, avec le gouvernement, mes collègues parlementaires, les partenaires sociaux et le monde économique pour qu’enfin La Réunion et les familles réunionnaises puissent s’épanouir et bénéficier d’une équité de traitement par rapport aux autres régions françaises.
Nous travaillons pour que des mesures sociales d’urgence soient décidées pour notre territoire, comme la garantie jeunes et les emplois d’avenir. Pour nos jeunes, 5 000 emplois d’avenir ont été attribués, quand l’ancienne majorité les ignorait. Le sujet des mutations a grandement avancé, quand l’ancienne majorité trouvait la mobilité sans retour normale. Aussi, il est apparu nécessaire de garantir aux jeunes les plus en difficultés un accompagnement vers l’emploi, leur garantissant des ressources leur permettant de faire face à leurs charges. Je souhaite que La Réunion soit territoire d’expérimentation pour la garantie jeunes, et j’ai récemment relancé le ministère du travail et le ministère des Outre-mer à ce sujet.
Le pouvoir d’achat a aussi été au coeur de notre action : la loi de régulation outre-mer permet aux familles réunionnaises d’avoir les produits de première nécessité à des prix raisonnables, à nos industries d’avoir plus de débouchés créant ainsi de l’emploi. Cette loi a aussi comme objectif de lutter contre les monopoles et d’accroitre la transparence sur la formation des prix, et il s’agit là d’une des demandes du COSPAR. Concernant la réduction de la pauvreté, je soutiens pleinement le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale présenté par le gouvernement. Je reste néanmoins consciente que la lutte contre la pauvreté passe aussi par la création d’activité économique.
Pour soutenir la production de richesse, nous nous sommes battus pour le maintien de la défiscalisation et des exonérations fiscales, et la création de la BPI au niveau régional. Avec les partenaires sociaux et le monde économique, nous travaillons pour donner à nos salariés et à nos entreprises les moyens et le cadre pour un développement harmonieux, dans un échange gagnant-gagnant où les entreprises bénéficiant des aides puissent partager avec les salariés leurs bons résultats. La problématique de l’embauche locale va aussi dans ce sens car nous devons permettre à notre jeunesse que nous avons formée d’être embauchée sur notre territoire.
La création de richesse et sa répartition, c’est aussi s’attaquer au problème de ceux qui travaillent mais ne bénéficient pas de ressources suffisantes, les travailleurs pauvres. Alors que la majorité de droite n’accordait pas d’espace au dialogue avec les partenaires sociaux, deux conférences sociales se sont déjà tenues au niveau national, mais nous souhaitons aller plus loin et installer des conférences économiques et sociales régionales. La répartition de la richesse implique selon nous des avancées plus rapides nécessaires dans l’application des conventions collectives et de la structuration des branches.
Le gouvernement socialiste est allé plus loin en prolongeant le dispositif du RSTA. Pour faire avancer la population réunionnaise, ce sont des sujets qui mobilisent car la solution à ces problèmes est un travail collectif de longue haleine devant nous permettre de changer le modèle et construire la nouvelle société réunionnaise que chacun appelle de ses voeux.