Alors qu’un boycott du Conseil d’administration de l’Université de la Réunion est annoncé par les étudiants de l’Unef pour ce début d’après-midi, Ericka Bareigts, élue du Parti socialiste, ainsi que Cindy Dijoux, présidente du mouvement des jeunes socialistes, ont tenu une conférence de presse ce matin afin de dénoncer la fermeture de certaines filières.
Cet après-midi, il risque d’y avoir du grabuge dans les locaux de l’Université de la Réunion. Le Conseil d’administration doit se réunir en début d’après-midi, mais les étudiants de l’Unef comptent le perturber. A l’origine de ce mouvement de protestation, la fermeture de filières universitaires dans le Sud. Ce matin, Ericka Bareigts a décidé, par la voix de la presse, de faire part de son mécontentement sur les méthodes utilisées.
La « polarisation » est une démarche intéressante
Pour l’élue socialiste, il y a matière à ouvrir le débat sur ce que l’Université de la Réunion est aujourd’hui, et ce qu’elle doit devenir… « Nous pensons que la polarisation (création de grands pôles) de l’Université serait une démarche intéressante, qui permettrait une meilleure efficacité dans l’enseignement », entame en préambule Ericka Bareigts qui pointe également du doigt le système de gouvernance, « une gouvernance relativement fermée aujourd’hui », a-t-elle souligné.
L’élue socialiste fustige finalement davantage la méthode utilisée: « Mettre les étudiants devant le fait accompli, à la veille d’une rentrée, ce n’est pas bon. On est face à un débat de société qui mérite qu’on en discute, tous ensemble. Mais qu’on en discute vite car c’est une démarche complexe et longue« .
La suppression des langues de l’océan Indien, « une erreur grave »
Autre pomme de discorde évoquée ce matin : « C’est une erreur grave de supprimer les langues de l’océan Indien, sous prétexte de la rentabilité. Rappelons d’ailleurs que l’enseignement n’est de toute façon pas rentable financièrement« , poursuit Ericka Bareigts. Pour elle, le maintien de ces enseignements est une évidence car « on est une université de la Réunion, dans l’océan Indien, (…) on accueille des gens de l’océan Indien« , et « on travaille sur l’identité culturelle et l’ouverture sur le monde sans oublier que la suppression de ces filières rompt totalement avec la réflexion politique qui a permis l’ouverture, l’an dernier, de l’institut Confucius…«