Parce que l’épidémie de dengue prend une ampleur importante aux Comores, l’ARS (Agence Régionale de Santé) suit de près son évolution compte tenu du risque pour la Réunion et Mayotte.
A ce titre, le docteur André Cabié, chef du service des maladies infectieuses et tropicales au Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France (Martinique) rencontre actuellement les médecins libéraux et hospitaliers de La Réunion et de Mayotte pour partager son expérience sur la prise en charge clinique de la dengue.
La dengue est transmise par les mêmes moustiques que le chikungunya. Toutefois, il faut noter que quatre virus peuvent être responsables de la dengue donc il est possible de contracter cette maladie quatre fois.
Grande fatigue, fièvre, douleurs musculaires et articulaires et mal de gorge sont les symptômes liés à la dengue pour 90% des malades. Mais dans 10% des cas, on va être confronté à un mauvais fonctionnement des vaisseaux sanguins, ces formes pouvant évoluer vers un état de choc et un décès.
Jamais d’aspirine ou d’anti-inflammatoires
Parmi les échanges qui ont démarré avec les médecins libéraux et hospitaliers du Nord, et qui se poursuivent cet après-midi dans le Sud, la prise en charge du patient a été au cœur des débats. Les aspirines et anti-inflammatoires sont contre-indiqués. Le seul médicament contre les douleurs est le paracétamol, mais il faut être prudent au risque de surdosage, très fréquent, et qui aboutit à des atteintes parfois très graves du foie. Il faut donc absolument respecter les indications de son médecin.
Le point majeur abordé avec les professionnels de santé réside dans l’hydratation des malades, qui souvent, passe par des perfusions. « Cette évaluation est souvent faite parles médecins de ville. On a beaucoup évoqué ce point avec les professionnels de santé car on l’a constaté ailleurs, ça limite la mortalité« , a affirmé le docteur André Cabié.
Si, à ce jour, il n’existe pas de vaccin contre la dengue, des études poussées sont actuellement en cours. Beaucoup d’espoir reposent sur ces recherches mais même si ce vaccin venait à voir le jour, il ne sera que complémentaire de la lutte antivectorielle, meilleur moyen de prévention contre la dengue et le chikungunya. « L’arrivée de l’hiver austral diminue le risque, ce n’est pas pour autant qu’il n’est pas présent« , a souhaité souligner le docteur André Cabié.