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Entrée en lice des « Pitons, cirques et remparts » de la Réunion

Destination Brasilia à partir du 25 juillet pour l'examen des "Pitons, cirques et remparts de la Réunion" afin d'obtenir le classement au patrimoine mondial de l'Unesco de la Réunion. Depuis 2008, le dossier réunionnais a été confronté à de nombreuses difficultés et à dû être retravaillé et mieux expliqué. Retour sur les étapes majeures du dossier depuis octobre 2008.

Ecrit par Ludovic Robert – le vendredi 23 juillet 2010 à 18H00

Le dossier de 1.500 pages des « Pitons, cirques et remparts » de la Réunion entre dans sa dernière ligne droite ce dimanche au Brésil. Après les retournements de situation, les obstacles mais aussi l’espoir, le dossier de candidature va être confronté aux jugements des experts du comité du patrimoine mondial de l’Unesco, dont la 24ème session se déroulera du 25 juillet au 3 août prochain.

Si le Pitons des Neiges, la Plaine des Sables ou le cirque de Mafate sont classés, ils viendront compléter les 890 sites déjà inscrits dont 689 sites culturels, 176 sites naturels et 25 sites mixtes. Le tout au sein des 148 états composant la liste initiée par la Convention de l’Unesco en 1972. Pour ce faire, deux organes consultatifs seront chargés d’examiner nos pitons, cirques et rempart aux côtés des 30 dossiers en lice. Ils communiqueront alors leurs recommandations au comité où siègent les 21 pays élus pour six années.

Point positif, le dossier est en bonne position pour être classé. En effet, la proportion des sites naturels classés est minime en comparaison avec les sites culturels. Par ailleurs, la France ne détient que trois sites naturels classés parmi lesquels le Golf de Porto et sa calanche de Piana ou encore les lagons de Nouvelle-Calédonie. Toujours est-il qu’il faudra également compter avec les pays non distingués tels que les Îles Marshall ou le Tadjikistan.

 

Le dossier, un travail de longue haleine

Depuis près de deux ans, le dossier réunionnais a du faire face à de nombreux « imprévus ». Premier exemple en date, la visite sur l’île de deux experts internationaux de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la biologiste Wendy Strahm et le géologue Tim Badman. Une visite qui était intervenue en pleine enquête publique relative au projet de forage géothermique dans la Plaine des Sables. Pendant ce temps, les critiques s’étaient multipliées avec l’exemple des pétitions de l’Association citoyenne de Saint-Pierre (ACSP).

Dans la foulée, le dossier recevait un avis réservé du Comité des biens français au patrimoine mondial et un rapport critique de l’UICN pointant le projet géothermique comme un obstacle. Sous la « pression », la Région avait alors remis décision dans le dossier des forages géothermiques au mois de juillet 2009. Une décision qui n’est désormais plus d’actualité et qui a satisfait le tissu associatif réunionnais (CDDV, ACSP, SREPEN, SEOR, …). Le reclassement de la Plaine des Sables dans le périmètre proposé au classement à l’Unesco pouvait alors se faire.

Plusieurs semaines plus tard, au début du mois de février 2009, on apprenait la mise à l’écart du dossier par la France pour une année supplémentaire. Les 22 œuvres de Le Corbusier et l’agro-pastoralisme des parcs des Causses et Cévennes ayant été présentées. Pourtant, seule une extension de la Grande Saline de Salins-les-Bains avait été inscrite en 2009. Le président du Parc national, Daniel Gonthier, avait alors indiqué que « tout avait été optimisé pour que ce dossier passe en 2009 et ce, sans porter concurrence aux autres dossiers« .

 

Une candidature validée en janvier dernier

Sept mois plus tard, le dossier était peaufiné et retravaillé. L’occasion pour l’équipe en charge de sa conception d’entrevoir une belle année 2010 : « Lorsque l’on a su au mois de janvier que notre dossier n’était pas passé à l’étape franco-française, beaucoup de gens ont cru que c’est entièrement à cause du dossier. En terme de stratégie, dès le début, le ministère nous avait prévenu que d’autres dossiers étaient déjà fort bien positionnés dans la course« , poursuivait Daniel Gonthier en septembre dernier.

Il aura fallu attendre janvier 2010 pour s’assurer d’une candidature officielle validée par la France et d’un grand oral final dans la capitale brésilienne. L’objectif était alors de préparer cette participation à la 34ème session du patrimoine mondial de l’Unesco et de communiquer sur le dossier à travers différentes manifestations. Ce fut, en partie, chose faite en mai dernier lorsque le Parc national de la Réunion a tenu un stand à la Foire de Paris et une conférence. Le chargé de mission « Tourisme et loisirs » du Parc, Pascal Teyssedre, avait alors tenté de dissiper les doutes sur le dossier réunionnais et ses impacts en cas de classement : « le classement n’entrainera pas de règlementation supplémentaire par rapport à celle du Parc« .

Depuis, l’équipe en charge du dossier a peaufiné les détails et préparé ses valises pour le Brésil en espérant que les quatre arguments mis en avant pour soutenir la candidature serviront au dossier réunionnais. Des arguments qui présentent l’île de la Réunion comme l’un des sept sites mondiaux nés d’un point chaud où règne un climat tropical atypique et des paysages très variés. Une île considérée comme une « fabrique » de biodiversité, sans oublier logiquement ses, pitons, cirques et remparts.

 

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