« A partir de maintenant, on va changer d’attitude« . Voilà qui résume l’état d’esprit des membres de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) et des enseignants stagiaires. Ces jeunes gens qui ont passé le concours de l’Education Nationale se retrouvent désormais affectés à Versailles, Créteil ou à Paris. Ils sont 47 néo-titulaires à avoir protesté contre cette mutation.
D’autant plus que des postes vacants existent à la Réunion. Jusqu’ici, seul cinq de ces nouveaux professeurs ont été sauvés. Mardi, la délégation a été reçue à la Région où elle a démontré, documents à l’appui, qu’il était tout à fait possible de faire rester ces jeunes à la Réunion.
« C’est une déstructuration familiale, ni plus ni moins »
La semaine dernière les stagiaires avaient été délogés en douceur du rectorat. Le FSU appelle maintenant tous les acteurs du milieu professoral à grever mardi, un mouvement reconductible s’ils n’obtiennent pas gain de cause. « Il y a des postes, notre demande est légitime« , répète une des enseignantes mutées de force. Beaucoup de ces stagiaires ne peuvent tout simplement pas partir: ils ont des conjoints, des enfants, et certaines néo-titulaires sont enceintes. « C’est une déstructuration familiale« , déclare l’une d’entre elles.
Une situation d’autant plus injuste qu’il existe des postes vacants, réservés aux stagiaires de l’année prochaine. « J’ai l’impression de chauffer la place pour ceux qui arrivent, alors que nous, on a déjà notre concours! » s’indigne Delphine, qui a famille et enfants à la Réunion. « Si j’avais su, je n’aurai pas passé le concours« .