
Gilles Halbout : "Il y avait beaucoup d’enseignants qui se prévalaient de convocations plus ou moins…light" (Photo : Rectorat de Mayotte)
"On n'a évidemment pas interdit à tous les personnels de l’académie de quitter l’île mais on leur a demandé de suivre deux règles", démarre Gilles Halbout. Le recteur de l’académie de Mayotte est "assailli" de coups de fil de personnels inquiets depuis la publication de notre article.
Cette directive adressée aux inspecteurs de son académie signait-elle l’interdiction pour les enseignants de quitter le territoire malgré un sésame (motif impérieux) en main ? Absolument pas, précise Gilles Halbout.
Par "deux règles à suivre", le recteur s’en tient d’une part au cadre réglementaire habituel - qui incombe aux services du rectorat - et celui, exceptionnel, du confinement et donc des motifs impérieux qui n'est évidemment pas de son ressort.
"Ce n'est pas le rectorat qui contrôle les motifs impérieux"
"La première règle, qui prévaut en temps normal, c’est que tout personnel qui doit quitter le territoire doit le signaler à sa hiérarchie, ceci pour la bonne organisation du travail. Et cela est valable en tout temps, confinement ou pas confinement. J’ouvre une parenthèse pour que les choses soient bien claires : on a eu des demandes de collègues qui voulaient s’absenter pour raison familiale ou passer des concours (en métropole, ndlr) et on a donné des avis favorables", donne-t-il comme exemples concrets.
Pour ce qui est des deux cas que nous rapportions dans notre article d'hier, le recteur peut concevoir que des ratés aient pu exister. Nous n'avons pas pu, évidemment, aller plus loin dans l'exposé détaillé de ces cas précis sans quoi nous aurions dévoilé le profil des personnels concernés toujours en poste dans l’académie.
"Si vous trouvez un collègue à qui le rectorat a donné un avis défavorable de s’absenter pour aller voir ses enfants dans le cadre de son congés paternité, je veux bien en prendre connaissance. Il peut y avoir une erreur de notre part mais nous, on n’a pas de tels cas qui nous sont remontés", fait-il savoir.
"Si quelque chose est passé entre les mailles du filet… mais je pense qu’on a été assez bienveillants pour lever les difficultés. On a été strict envers les personnels dont on estimait qu’ils abusaient mais pour les raisons personnelles, ce n’est pas à nous de les apprécier". Ce qui l'amène à évoquer la "deuxième règle qui est spécifique à la période de confinement".
"Cette décision, pour le coup, elle ne nous appartient pas. Toute personne, et il ne s’agit pas que de l’Education nationale, qui veut quitter le territoire, doit présenter un motif impérieux. Et ce n’est pas le recteur qui juge si telle ou telle demande est un motif impérieux", confirme-t-il naturellement.
Tout est parti de signalements de la PAF au rectorat
"Dans le cadre d’un déplacement lié au travail, ou pour passer un concours, on peut appuyer une demande d’enseignant. De même, on est bienveillant aussi pour les difficultés de santé de nos personnels donc il nous est arrivé d’appuyer de telles demandes en disant : 'voilà, c’est un concours qui ne peut pas être différé…' mais on n'est que l’avocat des personnels", fait-il le distinguo.
"Le mail (la directive adressée aux inspecteurs, ndlr) on l’assume complètement ! On a rappelé à nos personnels qu’en période d’activité, leur résidence c'est Mayotte et que s’ils quittent le territoire, ils doivent nous le signaler", explique le recteur.
Car visiblement, il y a bien eu des tentations de déserter le 101ème département chez certains personnels alors qu'avec le confinement généralisé depuis le 5 février, les établissements scolaires n'accueillent plus d'élèves. Il nous confirme que cette directive a été diffusée dans la continuité de l'étonnement d'agents de la PAF.
Des justificatifs "plus ou moins… light"
"Toute cette histoire est partie de l’aéroport où on nous a signalé qu’il y avait beaucoup d’enseignants qui se prévalaient de convocations plus ou moins… light. A l'aéroport, on nous disait : 'on dirait qu’il y a des inspecteurs qui font des certificats de complaisance...' Quand on a regardé ça, c’était des fois des avis qui avaient été donnés en décembre - donc bien avant le confinement - et qui mentionnaient ceci : 'Monsieur untel, je vous conseille d’aller suivre des formations en métropole'. Evidemment, c'étaient des avis qui ne pouvaient être considérés comme un motif impérieux car c’est quand même bizarre que cet enseignant veuille faire cette formation comme par hasard tout de suite maintenant... Donc ça c’est vrai, ça s’est passé", relate-t-il, dévoilant le stratagème utilisé par certains fonctionnaires.
"Les enseignants ont les mêmes droits que tout le monde, ni plus ni moins. Il n’y a pas de passe-droits et pas de barrières non plus. Évidemment, il y en a toujours qui essayent de jouer", reconnaît-il dans un éclat de rires.
"La Police aux frontières nous a alertés sur le fait qu’ils voyaient arriver beaucoup de collègues avec ce type de justificatif. A ce moment-là, on a dit à la PAF : 'maintenant, si vous voyez des enseignants avec ce type de démarche, vous nous alertez en amont et nous on vous donne notre sentiment sur les motifs professionnels qui peuvent être valables comme pas valables", conclut le haut fonctionnaire.
Cette directive adressée aux inspecteurs de son académie signait-elle l’interdiction pour les enseignants de quitter le territoire malgré un sésame (motif impérieux) en main ? Absolument pas, précise Gilles Halbout.
Par "deux règles à suivre", le recteur s’en tient d’une part au cadre réglementaire habituel - qui incombe aux services du rectorat - et celui, exceptionnel, du confinement et donc des motifs impérieux qui n'est évidemment pas de son ressort.
"Ce n'est pas le rectorat qui contrôle les motifs impérieux"
"La première règle, qui prévaut en temps normal, c’est que tout personnel qui doit quitter le territoire doit le signaler à sa hiérarchie, ceci pour la bonne organisation du travail. Et cela est valable en tout temps, confinement ou pas confinement. J’ouvre une parenthèse pour que les choses soient bien claires : on a eu des demandes de collègues qui voulaient s’absenter pour raison familiale ou passer des concours (en métropole, ndlr) et on a donné des avis favorables", donne-t-il comme exemples concrets.
Pour ce qui est des deux cas que nous rapportions dans notre article d'hier, le recteur peut concevoir que des ratés aient pu exister. Nous n'avons pas pu, évidemment, aller plus loin dans l'exposé détaillé de ces cas précis sans quoi nous aurions dévoilé le profil des personnels concernés toujours en poste dans l’académie.
"Si vous trouvez un collègue à qui le rectorat a donné un avis défavorable de s’absenter pour aller voir ses enfants dans le cadre de son congés paternité, je veux bien en prendre connaissance. Il peut y avoir une erreur de notre part mais nous, on n’a pas de tels cas qui nous sont remontés", fait-il savoir.
"Si quelque chose est passé entre les mailles du filet… mais je pense qu’on a été assez bienveillants pour lever les difficultés. On a été strict envers les personnels dont on estimait qu’ils abusaient mais pour les raisons personnelles, ce n’est pas à nous de les apprécier". Ce qui l'amène à évoquer la "deuxième règle qui est spécifique à la période de confinement".
"Cette décision, pour le coup, elle ne nous appartient pas. Toute personne, et il ne s’agit pas que de l’Education nationale, qui veut quitter le territoire, doit présenter un motif impérieux. Et ce n’est pas le recteur qui juge si telle ou telle demande est un motif impérieux", confirme-t-il naturellement.
Tout est parti de signalements de la PAF au rectorat
"Dans le cadre d’un déplacement lié au travail, ou pour passer un concours, on peut appuyer une demande d’enseignant. De même, on est bienveillant aussi pour les difficultés de santé de nos personnels donc il nous est arrivé d’appuyer de telles demandes en disant : 'voilà, c’est un concours qui ne peut pas être différé…' mais on n'est que l’avocat des personnels", fait-il le distinguo.
"Le mail (la directive adressée aux inspecteurs, ndlr) on l’assume complètement ! On a rappelé à nos personnels qu’en période d’activité, leur résidence c'est Mayotte et que s’ils quittent le territoire, ils doivent nous le signaler", explique le recteur.
Car visiblement, il y a bien eu des tentations de déserter le 101ème département chez certains personnels alors qu'avec le confinement généralisé depuis le 5 février, les établissements scolaires n'accueillent plus d'élèves. Il nous confirme que cette directive a été diffusée dans la continuité de l'étonnement d'agents de la PAF.
Des justificatifs "plus ou moins… light"
"Toute cette histoire est partie de l’aéroport où on nous a signalé qu’il y avait beaucoup d’enseignants qui se prévalaient de convocations plus ou moins… light. A l'aéroport, on nous disait : 'on dirait qu’il y a des inspecteurs qui font des certificats de complaisance...' Quand on a regardé ça, c’était des fois des avis qui avaient été donnés en décembre - donc bien avant le confinement - et qui mentionnaient ceci : 'Monsieur untel, je vous conseille d’aller suivre des formations en métropole'. Evidemment, c'étaient des avis qui ne pouvaient être considérés comme un motif impérieux car c’est quand même bizarre que cet enseignant veuille faire cette formation comme par hasard tout de suite maintenant... Donc ça c’est vrai, ça s’est passé", relate-t-il, dévoilant le stratagème utilisé par certains fonctionnaires.
"Les enseignants ont les mêmes droits que tout le monde, ni plus ni moins. Il n’y a pas de passe-droits et pas de barrières non plus. Évidemment, il y en a toujours qui essayent de jouer", reconnaît-il dans un éclat de rires.
"La Police aux frontières nous a alertés sur le fait qu’ils voyaient arriver beaucoup de collègues avec ce type de justificatif. A ce moment-là, on a dit à la PAF : 'maintenant, si vous voyez des enseignants avec ce type de démarche, vous nous alertez en amont et nous on vous donne notre sentiment sur les motifs professionnels qui peuvent être valables comme pas valables", conclut le haut fonctionnaire.