
Tout part de la procédure de recrutement du nouveau directeur de la SIDR en lieu et place de Philippe Jouanen. D'entrée de jeu, Gino Ponin-Ballom, conseiller général et membre du conseil d'administration, a exprimé son mécontentement d'être mis devant le fait accompli de la nomination de Bernard Fontaine au poste de directeur général de la SIDR. Au cœur de la discorde, le jury ou comité de sélection qui avait procédé à l'audition de plusieurs candidats et qui n'était pas arrivé à un "consensus" sur la désignation du nouveau directeur de la SIDR.
"Le 20 septembre dernier le jury s'est réuni (Comité de sélection composé de 7 membres : représentants de l'Etat et du Département ndlr). En se quittant on ne s'est pas arrêté sur un candidat. En tant que membre du jury, depuis le 20 septembre, je n'ai pas été informé de quoi que ce soit. Aujourd'hui on me demande de venir acter en tant que membre du jury. Je trouve qu'il y a un problème de procédure et je ne pourrais pas accepter cela", explique Gino Ponin-Bollom. Une affirmation à laquelle un autre conseiller général, Roland Robert, acquiesce : "Je vois un nom là (ndlr Bernard Fontaine)" (voir extrait audio ci-dessous).
"Le 20 septembre dernier le jury s'est réuni (Comité de sélection composé de 7 membres : représentants de l'Etat et du Département ndlr). En se quittant on ne s'est pas arrêté sur un candidat. En tant que membre du jury, depuis le 20 septembre, je n'ai pas été informé de quoi que ce soit. Aujourd'hui on me demande de venir acter en tant que membre du jury. Je trouve qu'il y a un problème de procédure et je ne pourrais pas accepter cela", explique Gino Ponin-Bollom. Une affirmation à laquelle un autre conseiller général, Roland Robert, acquiesce : "Je vois un nom là (ndlr Bernard Fontaine)" (voir extrait audio ci-dessous).

"On va encore nous dire que l'on fait venir un zoreil"
Six candidats ont été auditionnés le 19 septembre : Hugues Cadet, François-Xavier Desjardins, Bernard Fontaine, David Morgant, Alain Le Corr et Jean-Claude Pitou. Après auditions et débats, deux profils ont émergé, selon les dires de l'Etat : Morgant et Fontaine.
Sauf que les deux noms évoqués provoquent une levée de bouclier de Gino Ponin-Ballom et Nassimah Dindar.
"Je voudrais rétablir les choses, entre nous, même si M. Fontaine est retenu. Ne contournons pas la réalité de ce qui s'est dit ce jour là. Fontaine n'avait pas été bon dans sa présentation. Le deuxième était Cadet. Nous tous on avait dit Cadet. Après, j'avais mis en avant Pitou, mais on m'a dit il pouvait faire un bon numéro 2. Le numéro un (Morgant ndlr) a été très bon mais il a l'inconvénient de venir de Paris et on va encore nous dire que l'on fait venir un zoreil. Donc ne disons pas les choses comme ça. Ce n'est pas la réalité. Le numéro 2 n'était pas Fontaine, mais Cadet sincèrement", souligne Nassimah Dindar avant d'ajouter que c'était pour cette raison qu'il fallait se "revoir" (voir extrait audio ci-dessous)
Six candidats ont été auditionnés le 19 septembre : Hugues Cadet, François-Xavier Desjardins, Bernard Fontaine, David Morgant, Alain Le Corr et Jean-Claude Pitou. Après auditions et débats, deux profils ont émergé, selon les dires de l'Etat : Morgant et Fontaine.
Sauf que les deux noms évoqués provoquent une levée de bouclier de Gino Ponin-Ballom et Nassimah Dindar.
"Je voudrais rétablir les choses, entre nous, même si M. Fontaine est retenu. Ne contournons pas la réalité de ce qui s'est dit ce jour là. Fontaine n'avait pas été bon dans sa présentation. Le deuxième était Cadet. Nous tous on avait dit Cadet. Après, j'avais mis en avant Pitou, mais on m'a dit il pouvait faire un bon numéro 2. Le numéro un (Morgant ndlr) a été très bon mais il a l'inconvénient de venir de Paris et on va encore nous dire que l'on fait venir un zoreil. Donc ne disons pas les choses comme ça. Ce n'est pas la réalité. Le numéro 2 n'était pas Fontaine, mais Cadet sincèrement", souligne Nassimah Dindar avant d'ajouter que c'était pour cette raison qu'il fallait se "revoir" (voir extrait audio ci-dessous)

"Ceux qui ont dit ça sont des connards, même s'ils sont au ministère"
Mais ce qui ne passe pas, c'est bien la mise à l'écart du cabinet de recrutement Light Consultant, pourtant grassement payé (plus de 30.000 euros) pour trouver le nouveau directeur de la SIDR. Nassimah Dindar se demande pourquoi le directeur du cabinet, Philippe Nasciet, n'est pas venu voir les membres du comité de sélection. "On lui a demandé de ne pas venir. Mais ceux qui ont dit ça sont des connards, même s'ils sont au ministère (…)", lâche la présidente du Conseil général (voir extrait audio ci-dessous).
Ce à quoi va répondre un représentant de l'Etat : "Ce n'est pas le boulot du cabinet de recrutement. C'est un travail de préparation. Il y a eu une présélection passant de 130 à 20 candidats pour au final présenter six candidats. Il appartient au comité de sélection de faire son choix".
"On ne peut pas arriver un consensus à chaque fois. Mais en terme de procédure, il y a eu des erreurs. Nasciet serait venu mercredi et on aurait réuni le comité de sélection (…). On aurait dû avoir une synthèse donnée à chacun", rappelle Nassimah Dindar. S'en suivra une prise de bec entre Gino Ponin-Ballom et André Padeau (UDAF) sur la procédure et le pourquoi d'un tel blocage dans le choix d'un directeur.
Puis la conversation dévie de nouveau sur la non présence du cabinet de recrutement. "Mercredi on fait venir Nasciet, c'est ce qui était prévu. Franchement, il y a quelqu'un qui est contre et qui a dit au cabinet de ne pas venir. Quelqu'un a pris son téléphone pour dire de ne pas venir", souligne Nassimah Dindar. Gino Ponin-Ballom demande alors de "retirer le dossier" à l'ordre du jour. Ce à quoi Xavier Brunetière, secrétaire général de la Préfecture, répond que depuis neuf mois la SIDR se trouve "dans l'attente de cette décision". Pour l'Etat c'est une "mauvaise" image de la SIDR "déjà fragilisée" qui est envoyée à l'extérieur.
Mais ce qui ne passe pas, c'est bien la mise à l'écart du cabinet de recrutement Light Consultant, pourtant grassement payé (plus de 30.000 euros) pour trouver le nouveau directeur de la SIDR. Nassimah Dindar se demande pourquoi le directeur du cabinet, Philippe Nasciet, n'est pas venu voir les membres du comité de sélection. "On lui a demandé de ne pas venir. Mais ceux qui ont dit ça sont des connards, même s'ils sont au ministère (…)", lâche la présidente du Conseil général (voir extrait audio ci-dessous).
Ce à quoi va répondre un représentant de l'Etat : "Ce n'est pas le boulot du cabinet de recrutement. C'est un travail de préparation. Il y a eu une présélection passant de 130 à 20 candidats pour au final présenter six candidats. Il appartient au comité de sélection de faire son choix".
"On ne peut pas arriver un consensus à chaque fois. Mais en terme de procédure, il y a eu des erreurs. Nasciet serait venu mercredi et on aurait réuni le comité de sélection (…). On aurait dû avoir une synthèse donnée à chacun", rappelle Nassimah Dindar. S'en suivra une prise de bec entre Gino Ponin-Ballom et André Padeau (UDAF) sur la procédure et le pourquoi d'un tel blocage dans le choix d'un directeur.
Puis la conversation dévie de nouveau sur la non présence du cabinet de recrutement. "Mercredi on fait venir Nasciet, c'est ce qui était prévu. Franchement, il y a quelqu'un qui est contre et qui a dit au cabinet de ne pas venir. Quelqu'un a pris son téléphone pour dire de ne pas venir", souligne Nassimah Dindar. Gino Ponin-Ballom demande alors de "retirer le dossier" à l'ordre du jour. Ce à quoi Xavier Brunetière, secrétaire général de la Préfecture, répond que depuis neuf mois la SIDR se trouve "dans l'attente de cette décision". Pour l'Etat c'est une "mauvaise" image de la SIDR "déjà fragilisée" qui est envoyée à l'extérieur.

"Je ne suis le boeuf moka de personne"
Mais ce "problème de procédure" va déclencher une intervention du directeur de l'AFD, Marc Dubernet, pas du goût des élus du Département. La procédure de recrutement ne serait pas "formalisée", selon le directeur de l'Agence française de développement, donc pas obligatoire. Ce qui va déclencher les foudres de Nassimah Dindar.
"On m'aurait fait croire la dernière fois que rien n'était formalisé. Je vais vous dire, c'est moi en tant que présidente qui prend mes cliques et mes claques et qui part. Ça veut dire que vous nous couillonnez encore plus fort que je le pense. Vous me dites que vous me faites perdre mon temps, que rien n'est acté et que l'on ne décide de rien. Moi je dis, l'Etat prenez la SIDR pour travailler et ne me faites pas perdre mon temps (…). Je ne suis le boeuf moka de personne. Les élus réunionnais ne sont pas les boeufs moka de qui que ce soit (…). Vous nous avez désigné au sein d'un comité pour aller faire semblant de choisir. La colonie s'est terminée. Ne me dites pas ce genre de chose. Je n'accepte pas. Je ne perds pas mon temps là !", lâche Nassimah Dindar furieuse.
"Vous me dites que les élus ne servent à rien. Vous m'avez désigné en tant que présidente d'une commission pour me faire croire que nous allions choisir alors que rien n'a été formalisé. Vous êtes les gros blancs capable de lire et d'écrire et qui sont capables de nous faire croire n'importe quoi. Je n'accepte pas", ajoute-t-elle.
Ambiance...
Mais ce "problème de procédure" va déclencher une intervention du directeur de l'AFD, Marc Dubernet, pas du goût des élus du Département. La procédure de recrutement ne serait pas "formalisée", selon le directeur de l'Agence française de développement, donc pas obligatoire. Ce qui va déclencher les foudres de Nassimah Dindar.
"On m'aurait fait croire la dernière fois que rien n'était formalisé. Je vais vous dire, c'est moi en tant que présidente qui prend mes cliques et mes claques et qui part. Ça veut dire que vous nous couillonnez encore plus fort que je le pense. Vous me dites que vous me faites perdre mon temps, que rien n'est acté et que l'on ne décide de rien. Moi je dis, l'Etat prenez la SIDR pour travailler et ne me faites pas perdre mon temps (…). Je ne suis le boeuf moka de personne. Les élus réunionnais ne sont pas les boeufs moka de qui que ce soit (…). Vous nous avez désigné au sein d'un comité pour aller faire semblant de choisir. La colonie s'est terminée. Ne me dites pas ce genre de chose. Je n'accepte pas. Je ne perds pas mon temps là !", lâche Nassimah Dindar furieuse.
"Vous me dites que les élus ne servent à rien. Vous m'avez désigné en tant que présidente d'une commission pour me faire croire que nous allions choisir alors que rien n'a été formalisé. Vous êtes les gros blancs capable de lire et d'écrire et qui sont capables de nous faire croire n'importe quoi. Je n'accepte pas", ajoute-t-elle.
Ambiance...

"On a été élu par le peuple nous mon coq !"
Ce à quoi va répondre Marc Dubernet : "J'ai trop de respect pour vous pour penser ça. Ce que je voulais vous dire c'est que c'est vous, ici et aujourd'hui, qui allez décider". Une mise au point qui ne calme pas les esprits pour autant. "On a été élu par le peuple nous, mon coq !", lance Gino Ponin-Ballom.
Nassimah Dindar ajoute un peu plus tard, toujours remontée : "Si demain Fontaine est choisi, je travaillerai avec lui (…). J'estime que ce qui vient d'être dit montre que nous somme dans un marché de dupes. Fontaine a des qualités, un candidat choisi au plus haut niveau. Mais vous rajoutez à cela cette injure faite aux élus réunionnais que le choix a été fait depuis Paris (...), et de dire vous ne servez à rien dans la procédure mise en place, là c'est à titre personnel que je pars (…). En tant que présidente SIDR, je continuerai de venir. Mais moi Réunionnaise, je vous dis à bientôt".
Sur cette dernière prise de parole, la présidente de la SIDR quitte la réunion, suivie de près par Gino Ponin-Ballom et Roland Robert. Même si le quorum était toujours atteint, les autres administrateurs ont préféré calmer le jeu et attendre un prochain Conseil d'administration, qui devra se réunir avant le 8 novembre prochain, pour désigner officiellement le futur directeur général de la SIDR.
Ce à quoi va répondre Marc Dubernet : "J'ai trop de respect pour vous pour penser ça. Ce que je voulais vous dire c'est que c'est vous, ici et aujourd'hui, qui allez décider". Une mise au point qui ne calme pas les esprits pour autant. "On a été élu par le peuple nous, mon coq !", lance Gino Ponin-Ballom.
Nassimah Dindar ajoute un peu plus tard, toujours remontée : "Si demain Fontaine est choisi, je travaillerai avec lui (…). J'estime que ce qui vient d'être dit montre que nous somme dans un marché de dupes. Fontaine a des qualités, un candidat choisi au plus haut niveau. Mais vous rajoutez à cela cette injure faite aux élus réunionnais que le choix a été fait depuis Paris (...), et de dire vous ne servez à rien dans la procédure mise en place, là c'est à titre personnel que je pars (…). En tant que présidente SIDR, je continuerai de venir. Mais moi Réunionnaise, je vous dis à bientôt".
Sur cette dernière prise de parole, la présidente de la SIDR quitte la réunion, suivie de près par Gino Ponin-Ballom et Roland Robert. Même si le quorum était toujours atteint, les autres administrateurs ont préféré calmer le jeu et attendre un prochain Conseil d'administration, qui devra se réunir avant le 8 novembre prochain, pour désigner officiellement le futur directeur général de la SIDR.
