Selon le magazine et son propre panier-type, l’écart de prix avec la métropole s’élève à 80% dans les DOM. L’analyse a été faite à partir de 102 produits leaders de l’alimentaire, essentiellement de grandes marques, sept premiers prix incontournables, ainsi que 15 produits MDD (marque de distributeur) de base dans cinq magasins de la Réunion (Jumbo score, Carrefour, Super U, Score, Leclerc Express). Les paniers, dont les prix ont été relevés dans la semaine du 8 mars 2010, ont ensuite été comparés aux prix moyens nationaux calculés par Linéaires.
Résultat, plus de 78,2% d’écart avec la métropole pour notre île. En détail, cela donne +79,7% à Jumbo Score Saint-Paul, +79,7% à Carrefour Saint-Denis, +76% pour le Super U de Saint-Gilles, +75% au Score de l’Ermitage et +53,6% au Leclerc Express de Savanna. Linéaires rappelle que ces chiffres sont « totalement cohérents avec la dernière enquête de Que Choisir à la Réunion, en septembre 2008, qui estimait l’écart sur les grandes marques à 82%« .
Fret et grossistes pointés du doigt
Plus d’un an après les événements du Cospar, le sujet reste épineux : « Dans les îles, il est bien difficile de faire commenter officiellement ces chiffres par les opérateurs… Le sujet des prix reste aussi épidermique dans les populations domiennes que tabou chez les professionnels locaux« , écrit le journaliste. La crainte, sans doute, de raviver les tensions sociales.
Linéaires épingle les opérateurs de fret maritime opérant entre les ports français et les îles qui pratiquent des marges élevées (un container de 20 pieds coûte 1.400 euros pour la Réunion alors qu’il en coûte 1.000 pour l’Australie) et les importateurs-grossistes qui gèrent l’approvisionnement, le stockage, la prise de commande, la promo et la mise en rayon des produits. La marge commerciale des trois principaux importateurs-grossistes des DOM : entre 33 et 48% en 2008.
Dans le dossier, il est rappelé que l’Autorité de la concurrence s’est penchée de près sur les prix et la chaîne de distribution. Dans son avis du 8 septembre dernier, l’Autorité de la concurrence pointait du doigt plusieurs dysfonctionnements expliquant la cherté des îles, avec en premier lieu un manque de concurrence. Bref, rien de bien nouveau à l’horizon, sauf de confirmer que le problème, récurrent et structurel, nécessite de modifier en profondeur les structures économiques.