« L’impact de ce conflit est particulièrement visible à quelques mois du début de la campagne sucrière », s’inquiète le premier vice-président de la chambre verte, Bruno Robert. Une situation tellement préoccupante qu’il est même parfois difficile d’avoir une cotation, en raison de leur raréfaction sur les marchés. « Nous n’arrivons même plus à nous approvisionner en engrais solubles. Ce qui se profile, c’est que pas tous planteurs auront accès à ces engrais », poursuit-il.
Des inquiétudes qui ont été remontées auprès de la DAAF (Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt), qui confirme des soucis concernant la disponibilité des engrais. « La question n’est pas de savoir si les prix sont soutenables, mais de savoir si la ressource est existante, aussi bien pour les intrants que pour l’alimentation animale », confie Boris Calland, directeur adjoint de l’instance.
Aussi bien pour la DAAF que pour la Chambre d’agriculture, ce conflit russo-ukrainien est peut-être l’occasion d’avoir une réflexion sur le long terme sur notre système alimentaire et en particulier sur son autonomie. La DAAF se dit d’ores et déjà prête à accélérer les travaux autour de la question de l’alimentation animale, de la baisse de l’utilisation des produits phytosanitaires ou encore de la fertilisation des sols. Le Premier ministre Jean Castex doit d’ailleurs annoncer dans les prochains jours son « plan de résilience de l’économie française », plan qui comportera un volet agricole, « avec une volonté de prendre des décisions fortes plutôt que des mesures d’atténuation des conséquences de ce conflit », indique la DAAF.