
"Dans la perspective d’un repérage du site d’accueil des compétiteurs extérieurs à l’aéroport de Roland-Garros, je me suis présenté à l’endroit qui nous avait été réservé lors de l’édition 2013, c’est-à-dire face à la sortie de l’aéroport entre les cinq cocotiers : outre la présence de cocotiers, symboles du tourisme, une magnifique vue s’offre sur le massif du piton des Neiges ! Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu’au lieu et place de l’aire d’accueil Grand Raid était implantée une stèle commémorative dédiée aux enfants de la Creuse.
En ma qualité de président de l’association le Grand Raid, il ne m’appartient pas de me prononcer sur l’opportunité ou l’intérêt de cette stèle. Par contre, s’agissant du positionnement de l‘aire d’accueil du Grand Raid, je me pose des questions qui nécessairement appellent des réponses.
Tout d’abord, le Grand Raid a érigé en tradition, depuis de nombreuses années, l’accueil à l’arrivée de tous les compétiteurs en provenance de l’extérieur afin de leur souhaiter un agréable séjour sportif à La Réunion. En cela, nous renouons avec la tradition d’hospitalité réunionnaise. Au fil du temps, nous avons su nous adapter en fonction des disponibilités offertes par la chambre de commerce et la direction de l’aéroport de Roland-Garros. C’est ainsi que de l’ancien fret, nous avons émigré au pied de la tour de contrôle, puis à nouveau en contrebas de l’aéroport, puis à l’intérieur avant les aménagements, pour finir, à l’extérieur en face de la sortie et demain que nous réserve l’avenir ?
Nous pourrions effectivement nous réinstaller derrière la stèle encore qu’il n’y ait rien de moins sûr dans la mesure où la direction de l’aéroport de Gillot ne s’est pas prononcée sur cette solution et pour cause, elle n’a pas été et ne sera pas sollicitée. En voici les raisons. Cette stèle se veut être "une œuvre de mémoire de 1 600 enfants de La Réunion (qui auraient)… été retirés à leurs familles et exilés vers les départements français dont la Creuse entre 1963 et 1981".
Au regard de ce qui précède, il est impossible d’envisager l’accueil des trailers venus à la fois chercher du plaisir sportif et faire du tourisme sur un site où on leur rappelle des cruautés perpétrées contre des enfants arrachés à leurs parents. Comment concilier terre d’accueil et territoire d’où ont été « déportées » des centaines d’enfants ? Comment peut-on envisager l’accueil des compétiteurs qui apercevront parmi les personnages figurant sur le socle un jeune enfant la bouche déformée par la douleur implorant l’autorité ?
Mais au-delà de nos petits problèmes logistiques, je me sens le droit d’interpeller qui de droit : la publicité donnée à la crise requin a contribué à diminuer l’enthousiasme des touristes mais il ne s’agissait que d’un empêchement naturel, imprévisible, alors que présentement, pour autant que ces touristes aient vaincu leur appréhension, ils seront informés pour ne pas dire interpellés dès la sortie de l’aéroport que dans ce beau département, il y a peu, on a pratiqué l’exil forcé de jeunes Réunionnais. En terme d’image, on peut nécessairement faire mieux.
En ma qualité de président de l’association le Grand Raid, il ne m’appartient pas de me prononcer sur l’opportunité ou l’intérêt de cette stèle. Par contre, s’agissant du positionnement de l‘aire d’accueil du Grand Raid, je me pose des questions qui nécessairement appellent des réponses.
Tout d’abord, le Grand Raid a érigé en tradition, depuis de nombreuses années, l’accueil à l’arrivée de tous les compétiteurs en provenance de l’extérieur afin de leur souhaiter un agréable séjour sportif à La Réunion. En cela, nous renouons avec la tradition d’hospitalité réunionnaise. Au fil du temps, nous avons su nous adapter en fonction des disponibilités offertes par la chambre de commerce et la direction de l’aéroport de Roland-Garros. C’est ainsi que de l’ancien fret, nous avons émigré au pied de la tour de contrôle, puis à nouveau en contrebas de l’aéroport, puis à l’intérieur avant les aménagements, pour finir, à l’extérieur en face de la sortie et demain que nous réserve l’avenir ?
Nous pourrions effectivement nous réinstaller derrière la stèle encore qu’il n’y ait rien de moins sûr dans la mesure où la direction de l’aéroport de Gillot ne s’est pas prononcée sur cette solution et pour cause, elle n’a pas été et ne sera pas sollicitée. En voici les raisons. Cette stèle se veut être "une œuvre de mémoire de 1 600 enfants de La Réunion (qui auraient)… été retirés à leurs familles et exilés vers les départements français dont la Creuse entre 1963 et 1981".
Au regard de ce qui précède, il est impossible d’envisager l’accueil des trailers venus à la fois chercher du plaisir sportif et faire du tourisme sur un site où on leur rappelle des cruautés perpétrées contre des enfants arrachés à leurs parents. Comment concilier terre d’accueil et territoire d’où ont été « déportées » des centaines d’enfants ? Comment peut-on envisager l’accueil des compétiteurs qui apercevront parmi les personnages figurant sur le socle un jeune enfant la bouche déformée par la douleur implorant l’autorité ?
Mais au-delà de nos petits problèmes logistiques, je me sens le droit d’interpeller qui de droit : la publicité donnée à la crise requin a contribué à diminuer l’enthousiasme des touristes mais il ne s’agissait que d’un empêchement naturel, imprévisible, alors que présentement, pour autant que ces touristes aient vaincu leur appréhension, ils seront informés pour ne pas dire interpellés dès la sortie de l’aéroport que dans ce beau département, il y a peu, on a pratiqué l’exil forcé de jeunes Réunionnais. En terme d’image, on peut nécessairement faire mieux.
Le Président du Grand Raid, Robert Chicaud"

La stèle lors de son inauguration par Nassimah Dindar et des enfants de la Creuse