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Endettement des entreprises: Une motion et des solutions pour éviter la catastrophe

Les entreprises réunionnaises vont mal et ce n'est pas nouveau. Depuis la crise de 2008, plus de 18.000 entreprises ont disparu. L'année 2012 a été marquée par un nombre d'entreprises radiées supérieur à celui des entreprises créées. Et 2013 s'annonce tout aussi "catastrophique" de l'aveu même des deux présidents des Chambres consulaires (Chambre de commerce et d'industrie et Chambre de métiers et de l'artisanat). Pour tenter de sauver les entreprises réunionnaises, Ibrahim Patel (CCIR) et Bernard Picardo (Chambre de métier et de l'artisanat) veulent convaincre l'Etat de légiférer sur le problème des dettes fiscales et sociales estimées aujourd'hui à plus de 1,2 milliard d'euros. Ils comptent s'appuyer sur une motion d'urgence, qui a récolté près de 9.000 signatures de chefs d'entreprises, pour faire infléchir le gouvernement.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 28 janvier 2013 à 14H29

« L’année 2013 sera une année difficile économiquement et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Si en 2012 le nombre d’entreprises radiées a devancé le nombre d’entreprises créées, cette année ne verra pas d’évolution positive« , explique Ibrahim Patel, président de la CCIR. En ce début d’année, il est important de communiquer sur la situation des entreprises réunionnaises face à la crise pour les deux présidents des Chambres consulaires.

Au-dessus des nombreuses entreprises réunionnaises se trouve une épée de Damoclès représentée par le montant record des dettes fiscales et sociales estimé en cumulé à plus de 1,2 milliard d’euros. « Je rappelle que les patrons n’ont pas des méthodes de voyou. Mais la conjoncture actuelle ne permet plus d’honorer les dettes. Entre payer ses salariés plutôt que les charges, le choix est vite fait« , ajoute Ibrahim Patel. Un constat que partage le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, Bernard Picardo. « Les chiffres ne sont pas bons en 2012 et nous enregistrons nous aussi une chute des demandes d’immatriculation et une hausse des radiations. Au-delà du malaise, les entreprises ont besoin d’un véritable accompagnement« , précise-t-il.

Si les deux présidents tablent sur une reprise de la commande publique via les Grands Chantiers qui démarreront en 2013 – nouvelle route du Littoral ou travaux d’agrandissement des aéroports de Pierrefonds et Gillot – cela ne suffira pas. « La crise est sans précédent et il faut trouver des solutions« , martèle Ibrahim Patel.

8.890 signatures de chefs d’entreprises pour sauvegarder les entreprises réunionnaises en situation d’endettement

Justement, les deux présidents des Chambres consulaires ont dans leur manche plusieurs atouts qu’ils veulent dévoiler au gouvernement. Ibrahim Patel et Bernard Picardo veulent remettre en main propre à l’Etat la motion regroupant 8.890 signatures de chefs d’entreprises visant à sauvegarder les entreprises réunionnaises en situation d’endettement. Une motion rédigée le 9 août dernier. « On veut la déposer au président de la République (ndlr: François Hollande). On cherche à sauver les entreprises et leurs activités. On ne demande pas un abattement des dettes mais on souhaite trouver un consensus« , souligne Ibrahim Patel.

Concrètement, les Chambres consulaires souhaitent la mise en place d’un « dispositif législatif » pour permettre aux entreprises d’obtenir un « apurement des dettes fiscales et sociales » et non une suppression de leurs dettes. Aujourd’hui un problème se pose pour de nombreuses entreprises désirant répondre à des appels d’offres. « Si des entreprises se retrouvent à devoir de l’argent à la Sécurité sociale, elles ne peuvent pas prétendre à obtenir un marché. Nous souhaiterions trouver un accord permettant à ces entreprises de pouvoir répondre aux appels d’offres tout en pouvant rembourser les dettes contracter grâce au nouveau marché. Les sommes seraient prélevées au fur et à mesure de l’avancer du chantier. Il faut trouver ce consensus sinon on va droit à la catastrophe« , souligne-t-il.

« Si les entreprises ne peuvent pas s’inscrire dans ce cadre législatif, ce seront près de 16.000 emplois qui pourraient disparaitre. Cela couterait plus cher à l’Etat en allocation chômage plutôt que de permettre à des entreprises de maintenir leur activité« , précisent les deux présidents.

Pour autant, ce dispositif ne permettra pas de sauver l’ensemble des 8.000 entreprises en difficultés à la Réunion. « On peut en sauver la moitié. Mais si c’est rien n’est fait elles disparaitront« , concluent-ils.

La motion et les propositions seront déposées auprès du gouvernement le 10 février prochain.

 

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