Dans une interview à RFI et France 24 ce dimanche 7 mai à Paris, le président comorien Azali Assoumani a affirmé que les Comores ne pouvaient pas être tenus pour responsables de la délinquance sur l’île de Mayotte.
« Le problème de migration ne me concerne pas. Les passeurs qui laissent les gens aller à Mayotte, ce n’est pas moi. Ce sont les gens qui sont à Mayotte qui laissent les gens aller à Mayotte et qui gagnent de l’argent comme ça. La France gère Mayotte depuis 47 ans, donc elle est responsable, pour ne pas dire coupable de la délinquance à Mayotte. Moi, je ne suis coupable ni responsable de rien. »
A la question d’un journaliste concernant l’accueil des Comoriens en situation irrégulière qui seraient expulsés de Mayotte, le chef de l’État comorien a indiqué « Je ne suis pas prêt car la France est un pays de droit et c’est à la France de les gérer. Maintenant, comme il y a à Mayotte des Comoriens qui sont médecins ou professeurs, des gens peuvent venir à Moroni pour qu’ils aient quelque chose à faire, c’est une option à approfondir. Je ne vais pas accepter que les Comoriens qui sont à Mayotte soient expulsés moyennant de l’argent, on n’achète pas ça, mais néanmoins, on est prêts à discuter dans le cadre des relations entre la France et les Comores. »
Azali Assoumani a ensuite précisé qu’il avait parlé avec Emmanuel Macron à deux reprises ces dernières semaines :
» si on fait une pause dans l’opération, nous sommes prêts à discuter, entre nous deux, les présidents, ou entre nos ministres. Pas seulement entre nos deux ministres de l’intérieur, mais de gouvernement à gouvernement, c’est-à-dire entre les ministres comoriens des affaires étrangères, de la défense et de l’intérieur et leurs homologues français. »
Selon une source proche du dossier, une rencontre au sommet pourrait avoir lieu à Paris dans les jours qui viennent.