Les prix ont augmenté de 58% à la Réunion entre 1990 et 2013. Une inflation plus rapide qu’en Métropole (+48%) et qui est surtout due à l’envol des prix dans l’alimentation. Les produits de base sont tout particulièrement concernés comme le riz l’huile de tournesol et le pain (+ 60% à + 70%). « Ce n’est pas spécifique à la Réunion, précise Valérie Roux, directrice régionale de l’Insee, et cela s’explique par une hausse des cours des matières premières« .
L’inflation dans l’énergie progresse également de 2,7% par an. Elle demeure moins forte qu’en Métropole où le chiffre grimpe à 4%. En dix ans, le gazole a augmenté de 49% et le super de 31% sur l’île « mais le cours du Brent a crû de 268% « .
La hausse des prix est plus modérée pour les produits manufacturés (+0,1% depuis 2001). Des produits qui constituent 32% du budget moyen des ménages mais qui sont plus rarement achetés.
Un pouvoir d’achat plus important
L’étude démontre aussi que les prix n’ont pas augmenté à cause du passage à l’euro. Ils ont même progressé moins vite depuis dix ans : +1,8% entre 2001 et 2013 contre + 2,2% entre 1990 et 2001. « En 2002, le passage du cyclone Dina a entraîné une augmentation du prix des produits frais. Les gens ont pensé que cette hausse des prix était due au changement de devise« , précise la directrice de l’Insee.
Autre constat, les consommateurs surévaluent le taux d’inflation des produits : « Ils sont conscients des évolutions des prix mais leur confèrent plus de poids qu’elles n’en officiellement« . Et Valérie Roux d’ajouter : « Les gens se focalisent sur l’alimentation qui ne représente pourtant que 18% de leur budget. Mais on a tendance à remarquer plus facilement que le prix d’un produit augmente quand on l’achète souvent« .
Enfin, le pouvoir d’achat moyen du Réunionnais a progressé de 32% depuis 2001. Alors que les prix ont crû de 24% ces treize dernières années, le revenu disponible moyen par habitant a progressé de 64%, grâce à des salaires et des prestations plus généreux.
Il n’en va pas de même pour les foyers plus modestes, le pouvoir d’achat des bénéficiaires de minima sociaux s’érodant légèrement depuis 2002. » Le RSA a augmenté de 19% alors que les prix ont progressé de 20%, justifie Valérie Roux. Ces ménages ressentent davantage l’inflation parce que les produits de base, qui ont connu une forte inflation, pèsent plus lourd dans leur budget« .