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En plein couvre-feu, il enlève et agresse sexuellement une jeune fille

Deux hommes de 51 et 60 ans comparaissaient ce lundi dans le cadre d'une comparution à délai différé pour des faits d'enlèvement et séquestration commis le 12 février dernier dans la commune de Saint-Denis. Le premier avait également à répondre des faits d'agression sexuelle et conduite sous l'empire d'un état alcoolique.

Ecrit par 1167938 – le lundi 28 mars 2022 à 16H54

Frédéric B., 51 ans, et Jean R., 60 ans, sont en voiture lorsqu’ils croisent, le 12 février dernier, une jeune femme de 18 ans qui rentre chez elle sur la route de Montgaillard. Il est presque minuit et La Réunion est sous couvre-feu. Frédéric B. qui conduit, s’arrête et lui propose de la ramener. Elle refuse, expliquant qu’elle est proche de chez elle. Il ne l’entend pas de cette oreille et, selon le témoignage de la victime, il sort du véhicule et la force a monter à l’arrière. Jean R. est passager et se trouve à l’avant. S’en suit un arrêt dans les hauts de Montgaillard pour boire un verre et fumer un joint. La victime, effrayée, cherche à joindre son petit ami. Le conducteur s’en rend compte et la menace de l’abandonner à Saint-Joseph si elle recommence. 

« Je cherche une femme et avec toi, cela va bien se passer« 

Les deux compères décident alors d’aller à la Montagne admirer le paysage, et cette fois, le passager incite fortement la victime à monter devant. Apeurée, elle s’exécute. Le conducteur, sous prétexte de la rassurer, passe sa main sur la cuisse la victime et pose sa main sur sa poitrine. « Je cherche une femme et avec toi, ça va bien se passer », lui dit-il. Arrivée au point de vue des quatre Canons, elle parvient à joindre son petit ami qui prévient la police. Les forces de l’ordre arrivent et interpellent les deux hommes. En audition, la victime explique que le passager est « plutôt passif ». Alors qu’elle a eu l’intelligence de laisser son tel en ligne, le petit ami explique lui qu’il a entendu l’un des gars dire : « Je ne te ramène pas tant qu’on n’a pas eu ce que l’on veut ». 

« Elle n’avait pas à être dans la rue car il y a avait le couvre-feu »

Frédéric B. ne reconnait que très partiellement les faits : « Elle n’avait pas à être dans la rue car il y a avait le couvre-feu », dit-il en garde à vue. À la barre, ce n’est pas mieux : « Je reconnais que j’ai oublié de la déposer. Il n’y avait pas d’arrières-pensées. J’ai pu mettre ma main sur sa cuisse mais c’était amicalement, pour la rassurer. Ce n’était pas pour la tripoter, c’était gentil« . Il est formel, il n’est jamais descendu de la voiture. Son compère ne sait plus, sauf que le conducteur est bien descendu de la voiture. « Je ne sais pas, elle était normale, elle n’avait pas peur. Il voulait parler avec, sortir avec », tente-t-il d’expliquer de manière peu compréhensible au tribunal. Il ne reconnait pas l’avoir forcée à monter à l’avant de la voiture. 

« Elle est en panique totale, tétanisée ! »

« Il y a une totale minimisation des faits, un manque de prise de conscience total de la gravité des faits« , tance la procureure. « C’est extrêmement inquiétant aujourd’hui au regard des déclarations de la victime et du témoin. Elle est en panique totale, tétanisée ! C’est grâce à l’intervention de son copain au téléphone que la police intervient et que tout s’arrête. Elle a été contrainte et les deux ont participé activement », poursuit le parquet qui requiert 3 ans de prison à l’encontre de Frédéric B. avec maintien en détention et 1 an de prison avec suris simple à l’encontre de Jean R. 

 « C’est la parole de l’un contre l’autre« 

« Il y a une différence de perception des choses en raison de l’alcool et des stupéfiants. Comme le psychologue l’indique, il est à la limite de l’intelligence normale ! Il ne comprend pas les subtilités. Il reconnait la conduite sous l’empire d’un état alcoolique mais pas l’agression sexuelle. C’est la parole de l’un contre l’autre », plaide la défense de Frédéric B.

Pour le deuxième conseil, « il parle très peu car il a des difficultés de compréhension. Il n’avait aucunement l’intention de la séquestrer, il n’est pas à l’initiative de ces faits. La victime le dit : ‘le passager ne réagissait pas, j’avais surtout peur du conducteur’. Je vous demande la relaxe« , plaide la robe noire. 

Après 3 heures d’audience et une longue délibération – petite dédicace à ceux qui reprennent allègrement les comptes-rendus d’audience sans citer les confrères qui font l’effort d’être présents – Frédéric B., 5 mentions au casier dont des faits d’agression sexuelle, est condamné à 3 ans avec maintien en détention. Jean R., pas de casier, est condamné à un an de prison avec sursis simple. Il ressort libre du tribunal. 

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